L'année dernière, le petit poirier que M. P. a palissé sur la façade sud de sa jolie maison en brique a grillé sur place à la suite de plusieurs semaines de canicule estivale. Erreur fatale !
Attention, durant la période estivale, les jardinières qui se trouvent devant la façade des maisons sont soumises à la chaleur radiative produite par l'accumulation des rayonnements solaires. En d'autres termes, les murs s'échauffent puis dégagent de la chaleur autour d'eux. Ce phénomène infrarouge s'ajoutant à la température caniculaire, il transforme les abords immédiats des maisons en véritables petits fours solaires pouvant atteindre au plus près du mur les cinquante degrés et plus…
À la sueur de leurs feuilles
Quelques espèces ayant développé des stratégies adaptatives sont capables d'endurer ce genre de températures extrêmes dignes de conditions désertiques. Pour les autres, l'évapotranspiration, c'est-à-dire la libération de l'eau contenue dans leurs tissus végétaux, constitue un bien maigre moyen de réguler leur température interne. Il faut alors, par un arrosage excessif et déraisonnable, compenser quotidiennement ces pertes d'eau. Cela dit, il est fréquent que les plantes se dessèchent sur pied, littéralement brûlées par les rayonnements infrarouges, quels que puissent être les apports d'eau.
Encore plus chaud !
Deux cas de figure viennent démultiplier les effets dévastateurs de ce phénomène radiatif. En premier lieu, la nature du mur : les couleurs sombres réfléchissent mal les rayonnements, et au contraire, les accumulent, ce qui induit une hausse de leur température. Les murs en brique et les peintures ou les enduits sombres sont donc particulièrement délétères. En second lieu, certaines pratiques culturales exposent les plantes à des radiations plus fortes. C'est bien sûr le cas du palissage des arbres fruitiers dont l'objectif est justement de positionner la plante au plus près du mur, là où, à quelques centimètres de la paroi, les températures deviennent mortifères.