Il y a deux critères importants qui doivent motiver le jardinier souhaitant installer un palmier dans son jardin. Il faut d'abord qu'il ne soit pas gélif, afin de résister au froid de l'hiver. Et il vaut mieux qu'il reste petit, afin de faciliter les traitements contre les ravageurs. Nain et rustique, ça existe ? Oui !
Les palmiers nains sont au palmier ce que le poney est au cheval. Une version miniature un brin plus cavalière, qui manque, c'est vrai, d'un peu de noblesse, mais certainement pas de mérite. Allez hop, en selle !
Les palmiers qui venaient du froid
Qu'on se le dise, les palmiers ne sont pas tous issus d'espèces purement tropicales. Au contraire, nombreux sont ceux qui, originaires de régions subtropicales où ils colonisent les contreforts des massifs montagneux, sont habitués au grand froid. Ainsi les Trachycarpus fortunei (résistants jusqu'à -15 °C) et T. wagnerianus (-17 °C), le cocotier du Chili (Jubaea chilensis, -15 °C) ou le palmier bleu du Mexique (Brahea armata, -12 °C) sont-ils parfaitement adaptés à nos jardins. À condition bien sûr d'être installés dans un sol bien drainant qui leur évitera de patauger dans une terre compacte et gorgée d'eau durant l'hiver.
Deux ennemis intimes
Malheureusement, dans de nombreuses régions de France métropolitaine, les palmiers sont désormais la proie de ravageurs qui les ont suivis depuis leur contrée d'origine. Il s'agit des terribles charançons (Rhynchophorus palmarum) et papillons (Paysandisia archon) du palmier, dont les larves, à l'appétit vorace, en dévorent les cœurs jusqu'à en provoquer la mort. Ils n'ont hélas, ici, aucun prédateur connu, ce qui impose des traitements naturels, mais dispendieux à base de nématodes. Il faut donc prévoir, d'avril à octobre, de pulvériser tous les mois sur leur feuillage des préparations dans lesquelles sont dilués ces vers microscopiques censés parasiter et tuer leurs énormes larves.
Plus faciles à traiter
Et c'est bien là que le bât blesse. Car tous les palmiers précités sont des géants qui placent leur feuillage sur orbite entre six et quinze mètres de hauteur, ce qui complique sérieusement, et c'est un euphémisme, les traitements. C'est pourquoi il est judicieux d'installer dans le jardin des espèces qui ne dépassent pas deux à trois mètres. Rustique et petit, voilà donc le nouveau paradigme des jardiniers en mal d'exotisme.
Un air de buisson
Mais qu'on se rassure, il existe quelques espèces de palmier qui cochent ces deux critères prépondérants. À commencer par le Chamaerops humilis, résistant à -12 °C, un palmier cespiteux originaire du pourtour méditerranéen dont la motte émet plusieurs troncs (on parle en l'occurrence de stipes). Il a l'avantage, en cas d'attaque dévastatrice des deux ravageurs susdits, de former sans cesse de nouveaux rejets, ce qui le rend moins fragile. Cette faculté lui fait prendre, au fil du temps, un aspect buissonnant qu'il est bon, parfois, d'aérer en suppriment quelques stipes. Il dépasse rarement les trois mètres de hauteur ce qui facilite les pulvérisations. Même profil broussailleux et même gabarit pour le palmier aiguille (Rhapidophyllum hystrix), résistant jusqu'à -20 °C, dont les stipes sont couverts d'épines.
La palme du rase-mottes
Rustique jusqu'à -18 °C, le sabal nain (Sabal minor) nous vient des États-Unis. Il pousse sur un stipe unique mais relativement court d'à peine cinquante centimètres, ce qui donne l'impression que ses feuilles en éventail raide et rigide émergent du sol. Il ne dépasse pas deux mètres de hauteur et supporte sans ciller les expositions ombragées.
Une ambiance dépaysante
Associés aux yuccas, aux cordylines, et aux agaves rustiques, les palmiers composent des ambiances exotiques et originales dont il ne faut pas se priver, malgré les contraintes des traitements.