Si vos massifs d'iris donnent de moins en moins de fleurs, c'est qu'il est sans doute temps d'en diviser les touffes. Une opération qui, comme les devoirs de vacances, se pratique en plein été, lorsque la plante est en repos végétatif et que vous êtes en congé, ou inversement.
Soyons sûrs que l'élégant iris de jardin n'avait ni la rareté, ni l'exotisme de l'orchidée lorsque celle-ci fut ramenée en Europe à la fin du XVIème siècle. Sans aucun doute ne valait-il pas non plus le dixième du quart de la moitié de son prix. Voilà peut-être pourquoi on a fini par le surnommer l'orchidée du pauvre. D'autant que sa culture ne nécessite pas de serre tropicale, et que sa multiplication, facilitée par la division des touffes, ne tend pas vers sa raréfaction, bien au contraire.
Une plante à rhizomes
L'iris de jardin, ou iris barbu (Iris x barbata), est une plante vivace à rhizomes charnus dont la floraison, courte mais remarquable, est fameuse. Facile à cultiver et peu exigeant, c'est une plante au développement rapide, qui se propage par la multiplication de ses rhizomes. Cependant, au bout de quatre à cinq ans, les grosses touffes formées par ces générations successives de rhizomes s'épuisent en leur centre. Pressés les uns contre les autres, ils n'arrivent plus à émettre de nouvelles pousses et les floraisons se raréfient. Seuls les iris situés en périphérie parviennent à fleurir grâce aux rejets qu'ils font émerger vers l'extérieur. Il est alors nécessaire de les diviser.
Diviser pour mieux régner
La division des iris consiste à sélectionner les rhizomes les plus vigoureux parmi les touffes et d'éliminer tous les autres. Ils sont ensuite réinstallés dans le massif et, bénéficiant à nouveau d'espace, ils peuvent refleurir et se multiplier à l'envi durant les quatre à cinq années suivantes. Le mois de juillet représente la meilleure saison pour cette opération. D'une part, la plante est au repos, et ne souffre donc pas des différentes opérations requises. D'autre part, il va lui rester suffisamment de temps avant l'hiver pour reformer un système racinaire solide qui lui permettra de refleurir dès le printemps suivant. Lors d'une division tardive effectuée après la mi-août, la floraison de l'année suivante est souvent compromise.
Sortie de rhizomes
L'opération de division commence par le déterrage des touffes d'iris à l'aide d'une fourche bêche. Après les avoir délicatement nettoyés, sélectionnez les plus gros rhizomes, charnus et fermes, portant si possible plusieurs départs de bourgeons, munis de belles racines et n'ayant pas fleuri au printemps. Détachez des morceaux de rhizomes d'une dizaine de centimètres de longueur, en les séparant de la touffe avec un sécateur désinfecté. Il est désormais nécessaire d'« habiller » chaque rhizome en réduisant la longueur du feuillage (pour limiter l'évapo-transpiration) et des racines (pour favoriser leur renouvellement à une dizaine de centimètres).
Le retour à la terre
Idéalement, les rhizomes d'iris doivent être remis en place dans un sol décompacté sur une vingtaine de centimètres de profondeur. Espacez chacun d'entre eux de quarante centimètres en tous sens. Après la mise en terre, ils doivent affleurer à la surface du sol et par conséquent, seules les racines sont réellement enterrées. Un léger tassage de la terre autour de l'iris et un arrosage léger permettent de bien faire adhérer la terre aux racines et d'éloigner les risques de nécrose. Dès la fin de l'été, le feuillage va commencer à repartir et dès le printemps suivant vous pourrez profiter des nouvelles floraisons.
Selon les sols
En sol pauvre, vous pouvez amender le sol en y incorporant un centimètre d'épaisseur de compost. En sol argileux, un petit lit de graviers placé sous les racines permet d'éviter le pourrissement du rhizome en cas d'humidité stagnante.