A priori, la mouche n'est pas daltonienne puisqu'on peut l'attirer sur des pièges colorés englués… un moyen de lutte biologique qui fait malheureusement des dégâts collatéraux.
À chaque arbre du verger sa mouche inféodée qui pond ses œufs sur les fruits. Après éclosion, et le temps de se transformer en adulte prêt à prendre son envol, la larve se nourrit de la pulpe, ce qui la rend inconsommable. Si les mouches de la cerise ou de l'olive sont parmi les plus connues, l'hoplocampe, la drosophile ou la mouche méditerranéenne ne sont pas en reste et complètent le tableau. Toutes les essences, ou presque, sont concernées par ce fléau.
Posons-leur une colle
Les pièges chromatiques sont des plaques en plastique recouvertes d'une glu épaisse, destinée à piéger les insectes qui viennent s'y poser. Le principe est simple : attirer les insectes en reprenant la couleur des fruits à la surface desquels ils déposent leurs œufs. La taille des pièges, qui les rend bien visibles, attire donc ces derniers en priorité, avant qu'ils aient pondu le moindre œuf.
La couleur de la jeunesse
Les pontes ont généralement lieu avant maturation complète des fruits. Ainsi, les pièges à mouche des oliviers sont verts, et pour la plupart des fruits à noyau, ils sont jaunes. Plus étonnant, certains sont blancs, comme le piège de l'hoplocampe du pommier ou de la punaise terne du fraisier.
L'avis du pro
On place les pièges directement dans les arbres, essentiellement du côté exposé au soleil, en comptant un piège par mètre en hauteur. Mais leur efficacité n'est pas parfaite et on les utilise surtout en tant qu'indicateurs des périodes de vols d'insectes, de manière à prendre les mesures de traitement en conséquence. Le gros inconvénient de ces pièges est qu'ils ne sont pas sélectifs. Ils attrapent au passage tout un tas d'insectes, ravageurs ou auxiliaires qui viennent s'y coller par mégarde. On y retrouve parfois des petits oiseaux venus picorer les mouches piégées. Et là… c'est le drame.