M. H. a appris à ses dépens que de nombreuses plantes sont incapables de pousser en dehors d'une zone climatique favorable. À commencer par l'hortensia. Erreur fatale !
Bien qu'il soit vendu à tour de bras dans toutes les jardineries de France, sous quelque latitude que ce soit, le célèbre hortensia, ou pour être plus précis, l'Hydrangea macrophylla, n'est pas adapté à toutes les conditions de culture et à tous les climats. Originaire d'Asie où il colonise les sous-bois humides, l'hortensia est un adepte des ambiances moites, de la lumière tamisée et des sols acides à neutre. Autant dire que sous des cieux méridionaux, il n'est pas tout à fait à son aise.
Un profil de délicat
Soiffard invétéré, l'hortensia a besoin d'un arrosage fréquent, voire quotidien durant l'été. Mais même avec les apports d'eau les plus généreux, et même sous l'ombre la plus opaque, il souffre de la chaleur quand les températures grimpent aux nues. Alors il végète, s'avachit, et sa floraison si belle s'en trouve très amoindrie. De surcroît, dans les sols calcaires du sud de la France, il chlorose rapidement, à moins de compenser les carences avec des apports de fer chélaté. Bien sûr, on peut l'en soustraire en le plaçant dans un pot rempli de terreau, mais les besoins en arrosage, nécessairement décuplés, deviennent déraisonnables.
À chacun sa place
Comme pour le camélia et la majorité des plantes acidophiles, cultiver l'hortensia en zone méditerranéenne relève du sacerdoce, et plus encore, du non-sens. Malgré une dévotion de chaque instant, M. H. s'est épuisé à tenter de garder son hortensia en bonne forme, pour un résultat bien décevant. Seule une espèce voisine, l'Hydrangea quercifolia, l'hortensia à feuilles de chêne, est capable de supporter à la fois la chaleur, les restrictions d'eau (jusqu'à un certain point) et les sols calcaires. Mais sa floraison paniculée et son feuillage dentelé n'ont pas l'élégance de son cousin à grandes feuilles.