Dans le petit jardin de M. T., tous les arbres fruitiers sont plantés deux par deux, dans le même trou. Le but n'est pas d'accroître la production, mais d'assurer une bonne pollinisation.
Beaucoup d'arbres fruitiers ont besoin d'une pollinisation croisée avec un congénère voisin issu de la même espèce pour transformer leurs fleurs en fruits. Même les arbres dits autofertiles affichent de bien meilleures productions lorsqu'ils peuvent croiser leur pollen avec un partenaire. Encore faut-il que celui-ci soit à portée de vol immédiat d'un insecte pollinisateur, c'est-à-dire à moins d'une cinquantaine de mètres, et que les périodes de floraison soient identiques, de manière à ce que les fleurs apparaissent au même moment. Voilà pourquoi la présence d'un cerisier dans le jardin du voisin ne garantit pas forcément la bonne pollinisation du vôtre.
Deux pour le prix d'un
Soucieux de cultiver plusieurs types de fruits différents, mais limité par la place, M. T. a finalement résolu de planter ses fruitiers par deux. Il a donc, dans le même large trou, installé deux cerisiers, puis plus loin, deux pruniers, deux abricotiers et deux poiriers. Les paires d'arbres associées ont été choisies en fonction de leur compatibilité de croisement. Les arbres ont été plantés de biais, en opposition l'un à l'autre, afin de favoriser une croissance vers l'extérieur et d'éloigner les houppiers.
Un entretien plus suivi
Lorsque l'on plante deux arbres aussi proches, la concurrence pour l'eau et les nutriments est importante. Il est donc nécessaire de prévoir des arrosages et des amendements deux fois plus volumineux. Il faut également accepter que les arbres aient un développement plus lent et plus réduit. Par contre, la productivité totale de chaque binôme sera similaire à celle d'un arbre isolé. En sélectionnant finement les variétés, pour chaque espèce de fruit, M. T. a même réussi à obtenir des productions décalées les unes des autres et donc des récoltes étalées dans le temps.