Contre les insectes ravageurs, le piège à phéromones fonctionne selon un principe ancestral qui a le rare avantage de cibler ses victimes : l'attirance irrépressible du mâle pour la femelle.
Ces messieurs s'y collent
Les phéromones sont des molécules volatiles sécrétées par de nombreux animaux, dont les insectes. Elles permettent la communication chimique entre les individus et ont donc une influence sur leurs comportements. En plaçant des hormones sexuelles femelles d'une espèce d'insecte dans une boîte, on y attire irrésistiblement tous les mâles du quartier. Autour de la cartouche de phéromones de synthèse, le piège est tapissé de glu où ceux-ci sont attrapés en se posant, avant même d'avoir pu féconder une quelconque femelle.
Une précision chirurgicale
Un piège est dédié à une seule espèce, et il n'y a donc pas de victimes collatérales comme dans le cas d'un épandage d'insecticide. Le recours à ces pièges est particulièrement adapté quand la pulvérisation est rendue impossible par la hauteur des arbres à traiter (mineuse du marronnier, chenille processionnaire du pin) ou par leur nombre, comme dans les vergers (mouche de la cerise, carpocapse, mouche de l'olivier, etc.). Il existe désormais des phéromones ciblant la plupart des insectes nuisibles du jardin ornemental ou potager : pyrale du buis, ver du poireau ou de la carotte, taupin…
L'avis du pro
Le piège à phéromones, à condition de changer les hormones toutes les cinq semaines en moyenne, peut rester en place depuis les premiers vols de printemps jusqu'à la dernière génération d'automne. Outre la prédation directe qu'il opère, il est également utilisé comme un témoin immédiat de la présence des ravageurs. Quand les engluages commencent, il signale un vol qui doit, en cas d'infestation, être traité en complément avec un insecticide bio. Malheureusement, si la structure du piège est durable et peut être réutilisée au fil des années, le renouvellement des phéromones et des plaques engluées constitue vite un petit budget conséquent.