Jardin

Le chaulage des arbres fruitiers est-il bien raisonnable ?

Si la pratique est ancestrale, le chaulage hivernal des arbres, destiné à limiter les maladies et ravageurs, ne fait pas pour autant l'unanimité dans les jardins. Son action directe est certes probante, mais sa corrosivité pose problème, d'autant que son efficacité globale reste discutable.

Quand un article un peu trop long empêche l'auteur de développer son introduction, il résume sa pensée d'un proverbe accrocheur. Ce sera le cas ici : « Le chaulage enrichit le père et ruine le fils ».

Un vieux produit miracle

La chaux vive est une poudre obtenue en chauffant des roches calcaires à haute température. Très corrosive, elle prend le nom de chaux éteinte lorsqu'elle est mélangée avec de l'eau. C'est sous cette forme qu'elle est utilisée pour le chaulage des troncs d'arbres fruitiers, une pratique ancienne aux propriétés à la fois antifongique, bactéricide et insecticide. Antifongique car sa haute alcalinité (pH 12 à 13) tue les champignons en modifiant brusquement l'acidité du milieu dans lequel ils se développent. Bactéricide car son action hydrophile assèche et détruit ces organismes principalement composés d'eau. Insecticide enfin, car le « lait arboricole » dont on badigeonne les troncs est un liquide visqueux qui, en les enveloppant, asphyxie les larves d'insectes hivernant dans les anfractuosités des écorces. Enfin sa causticité est réputée venir à bout des mousses et du lichen envahissant les troncs.

Un retour en grâce

Bien qu'étant ancré dans les pratiques culturales traditionnelles, le chaulage est peu à peu tombé en désuétude. Peut-être à cause de l'extrême prudence dont il fallait faire preuve en transformant la chaux vive en chaux éteinte. L'apparition des traitements chimiques, plus simples à manipuler, finit d'enterrer la pratique. Toutefois, depuis leur interdiction dans les jardins et l'apparition de produits prêts à l'emploi dits « blancs » ou « laits » arboricoles, cette pratique, applicable entre l'automne et l'hiver et certes corrosive mais d'origine naturelle, a été remise au goût du jour.

Chaux devant !

Il est assez simple d'utiliser le blanc arboricole, quoiqu'un peu onéreux à la longue. Cependant les jardiniers téméraires ou peu fortunés peuvent encore préparer leur badigeon à partir de chaux vive. Un jour de beau temps, on commence par gratter les troncs à l'aide d'une brosse métallique afin de réduire la présence de mousses ou de lichen qui entraverait l'accroche du produit. Il suffit ensuite de peindre les troncs à l'aide d'un pinceau large, du haut vers le bas, depuis la fourche des premières branches charpentières jusqu'au collet situé au ras du sol, le but étant de faire pénétrer le produit dans toutes les anfractuosités de l'écorce, et de la recouvrir entièrement. Si deux couches sont nécessaires, il faut passer la seconde avant le séchage complet de la première.

Les limites

Comme tous les produits insecticides, antifongiques et bactéricides que l'on utilise au jardin, la chaux ne fait malheureusement pas la différence entre organismes nuisibles et utiles. Ainsi, elle détruit sans distinction bon nombre d'auxiliaires, nichant eux aussi sur le tronc, ou vivant dans le sol, dans lequel elle finit tôt ou tard par se dissoudre. De plus son action corrosive peut endommager les arbres lorsqu'une plaie permet au produit d'en pénétrer les tissus. Enfin, il ne faut pas oublier que bon nombre d'insectes nuisibles et de spores de champignons pathogènes hivernent directement dans le sol, ou même parfois dans les branches secondaires, c'est-à-dire hors de portée du badigeon.

Tout doux !

Les traitements à la chaux devraient se limiter aux arbres ayant été confrontés à des problèmes importants l'année précédente, et ne pas être renouvelés avant trois ans.

Benoit Charbonneau
Jardin

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