M. G. n'a pas pris soin de couper les rejets qui partent de la base du tronc de son jeune abricotier. Les années faisant, ces rameaux gourmands ont pris le dessus sur le jeune arbre qui en est mort. Erreur fatale !
Un propulseur et un propulsé
La plupart des arbres fruitiers vendus dans le commerce sont greffés sur un porte-greffe. Issu de la même famille mais d'espèce différente, le porte-greffe correspond à la partie enterrée de l'arbre. En s'enracinant puissamment dans le sol, il nourrit le greffon, qui lui, est l'espèce fruitière cultivée proprement dite. Le point de greffe est le point de jonction entre les deux. Il est généralement situé à quelques centimètres au-dessus du sol et se caractérise par un renflement bien visible.
Une nuit de malheur
À la plantation, M. G. a fait attention de ne pas enterrer ce fameux point de greffe, de manière que le greffon ne soit pas en contact avec le sol. En effet, lorsque celui-ci est enterré, il peut s'enraciner et se développer par lui-même, perdant toute la vigueur que lui apporte le porte-greffe. Mais il est fréquent qu'à l'inverse, le porte-greffe émette des rameaux à la base du tronc. Ces gourmands, très vigoureux, détournent à leur profit une bonne partie de la sève, soit autant d'énergie perdue pour la fructification du greffon. Il est donc important de couper au plus près du tronc ces rejets indésirables.
Garder raison à tout prix
La majorité des arbres fruitiers de la famille des Prunus (cerisier, prunier, abricotier…) sont greffés sur du « Myrobolan », une espèce de prunier sauvage vigoureuse qui s'adapte à la plupart des sols. Si M. G. n'a pas voulu couper ces rejets issus du porte-greffe, c'est qu'il pensait qu'ils formeraient de nouvelles tiges fruitières. Mais au bout de quelques années, le porte-greffe a pris le dessus sur l'abricotier qui, privé de sève, a fini par péricliter. Certes, le porte-greffe fleurit et fructifie, mais il produit des petites prunes insipides et farineuses, sans aucun intérêt.
