Avoir des fleurs en automne, quand justement elles se font rares, c'est tout l'intérêt de l'anémone du Japon. Voilà une belle vivace, très (voire trop) vigoureuse, qui ne craint rien ni personne, et qui forme des gros buissons florifères tardifs, sans que l'on ait réellement à s'en préoccuper. Intéressant !
Elles se comptent sur les doigts des deux mains, les plantes vivaces qui fleurissent à l'automne. Sur une seule main peut-être, celles qui de surcroît sont solides et peu exigeantes en soins. Mais il n'est besoin que d'une seule phalange pour désigner celle qui, en plus, supporte la mi-ombre et vient éclairer de ses fleurs pastel les recoins assombris du jardin. Et c'est vers l'anémone du Japon que pointe notre doigt.
Des variétés nombreuses
Les anémones du Japon (Anemone hupehensis), telles qu'on les trouve dans le commerce, sont généralement des hybrides sélectionnés pour leur grande floribondité. Elles se déclinent sous différents gabarits, compacts ou érigés, de trente centimètres à cent cinquante de hauteur, et différentes teintes, blanc ou rose plus ou moins pastel, virant jusqu'au mauve et au grenat. Les fleurs, simples ou doubles, mais toujours gracieuses, ondulent élégamment au gré du vent. Cueillies juste avant leur ouverture, elles tiennent près de dix jours en bouquets, non parfumés mais joyeusement colorés.
Libre circulation
L'anémone du Japon est campée sur de solides rhizomes fibreux qui lui confèrent une résistance et une vigueur à toute épreuve. Le feuillage dense, qui buissonne ardemment sous les hampes florales, forme un couvre-sol épais donnant bien du fil à retordre aux adventices indésirables qui souhaiteraient s'installer durant la saison. Un buisson que s'étend lentement mais sûrement au fur et à mesure des années.
Une floraison tardive
À partir de la fin de l'été, les fleurs, dont la durée d'épanouissement n'excède pas quatre à cinq jours, se succèdent pendant plus d'un mois, au moins jusqu'aux premières gelées. Elles assurent le spectacle dans tous les types de sol à exposition moyenne, avec une préférence pour les terres humifères et la mi-ombre. À l'origine, c'est une plante forestière, mais elle sait sortir du bois. Seuls les sols très calcaires, l'ombre dense et le soleil de plomb entravent sans l'empêcher son développement et sa floraison.
Vacances d'hiver
Plante vivace très rustique (-15 °C), l'anémone du Japon disparaît de la surface de la terre à l'arrivée de l'hiver, quoique dans les régions clémentes, son feuillage peut s'avérer semi-persistant. Sa réapparition au printemps étant plutôt tardive, on peut avantageusement l'associer avec des bulbes précoces, de type narcisse, perce-neige, muscaris, qui fleuriront en son absence.
Des fleurs sans soins
Une fois bien en place, l'anémone ne requiert que peu d'entretien, ce qui fait d'elle la fleur des jardiniers dilettantes. L'arrosage n'est nécessaire qu'en cas de sécheresse prononcée, le rabattage des parties aériennes après la fanaison des touffes n'est qu'une nécessité esthétique, et l'apport de compost au printemps un bonus facultatif en vue d'appuyer la floraison. En revanche, il faut surveiller l'expansion des racines qui peuvent devenir, à la longue, un peu envahissantes. Mais le recours à une barrière anti-rhizomes résout facilement le problème.