Mme F. n'a pas de mots assez élogieux pour parler de ses six poules. Non contentes de lui offrir des œufs tous les jours, elles lui permettent de recycler bon nombre de déchets verts qui posent habituellement problème au jardin.
Quand on possède un petit élevage de poules on peut, bien sûr et avant tout, ramasser de bons œufs frais et bio tous les jours. C'est également un moyen pratique pour recycler tous les déchets de cuisine que les gallinacées engloutissent à hauteur de 150 kg par an et par individu. Ces résidus ne sont donc pas transformés sur le tas de compost, mais réapparaissent malgré tout sous la forme d'un amendement bien plus riche en azote. Ce fumier qu'elle récupère par brouettes entières est épandu au pied des plantations.
Bon pour les arbres
Dans le vaste poulailler, quelques arbres fruitiers bienheureux apportent en été une ombre agréable aux poules tout en profitant, en échange, des éléments nutritifs contenus dans les fientes. Ils bénéficient en outre d'un binage régulier autour de leur pied lorsque les poules grattent le sol. Cette chasse aux insectes permet de surcroît, à l'automne, d'éliminer les larves de ravageurs qui s'enterrent, limitant ainsi l'année suivante les apparitions de carpocapses, de balanins du noisetier ou de mouches de la cerise.
Une gestion simplifiée
À ses poules, Mme F. donne aussi tous les déchets verts que l'on rechigne souvent à mettre au compost. Ainsi les tontes qui ont tendance à se putréfier lorsqu'elles sont mises en tas ne font-elles pas long feu face à l'appétit vorace des poules. Tout comme les herbes indésirables, même montées en graines, qui sont dévorées avant de pouvoir germer. Il en va de même pour les adventices à rhizomes très résistants (chiendent, liseron, prêle) qui n'ont pas le temps de se propager. Enfin les fruits malades de la moniliose et les feuillages attaqués par le mildiou ou une autre maladie cryptogamique sont rapidement dévorés, éradiquant ainsi les spores contaminantes.