Microsoft tente de trouver la bonne formule pour sa Surface Pro, quelque part entre le très haut de gamme et le produit tout de même accessible. La tablette convertible a la délicate tâche de s'immiscer entre les smartphones, de plus en plus grands, et les ordinateurs portables, de plus en plus fins. La Surface Pro 9 tire-t-elle son épingle du jeu ?
L'espace vital des tablettes se réduit à vue d'œil. D'un côté, les smartphones les menacent à travers leurs écrans de plus en plus grands (sans parler des modèles dépliables), de l'autre, les ordinateurs ultraportables, de plus en plus fins, s'en prennent à leur point fort, la mobilité. Le marché des tablettes s'est donc naturellement polarisé. D'un côté, il y a les acteurs qui misent sur l'entrée de gamme, comme Huawei ou Xiaomi, en considérant qu'une tablette est avant tout un support pour consommer du contenu multimédia. De l'autre, il y a ceux, comme Apple ou Samsung, qui demeurent persuadés qu'il s'agit toujours d'un outil de production pertinent. Microsoft fait partie de cette catégorie.
Améliorations mineures
Depuis le fiasco de Windows Mobile, Microsoft fonde beaucoup d'espoir sur sa gamme Surface pour mettre en avant les capacités nomades de son système d'exploitation Windows 11. La Surface Pro 9 est le fer de lance de cette opération reconquête. Pour mener à bien sa mission, la firme à la fenêtre a pioché chez Intel l'un des processeurs mobiles les plus efficaces, le Core I7-1255U 12e génération, et son architecture hybride qui associe des cœurs dits « performants » à des noyaux « efficients », afin de trouver le meilleur compromis entre vitesse de calcul et consommation d'énergie.
Dans les faits, les résultats sont en demi-teinte. C'est bien mieux que la Surface Pro 8, mais cela n'atteint pas les capacités de vrais ordinateurs portables comme l'Asus ZenBook S 13. On apprécie en revanche l'excellente qualité de la construction, à l'image du très bel écran IPS de 13 pouces (2 880x1 920 pixels, 120 Hz) et l'autonomie convenable (16 heures environ). La connectique aurait pu être plus complète : entre la disparition du port jack 3,5 cm et l'unique présence de deux ports Thunderbolt 4. Léger… On se consolera avec le Wifi 6E et sa bande 6 Ghz.
Microsoft positionne toujours sa tablette à un niveau de prix élevé, rendant son usage difficilement pertinent. Vendue à partir de 1 859 € (16 Go de Ram, 256 Go de stockage SSD), auxquels il faut ajouter 180 € pour l'indispensable clavier et encore 100 € pour le stylet, la Surface Pro 9 ne brade pas sa grande polyvalence.