Comme chaque année, le CES de Las Vegas, qui a ouvert ses portes le 5 janvier, a dévoilé au grand public les principales innovations qui seront prochainement commercialisées. Or, une tendance majeure se dessine : la technologie tente de quitter le champ de la consommation pure pour se recentrer sur l'humain et le durable.
Le CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas est la plus grande exposition high-tech de la planète. Chaque année, la Consumer Technology Association (CTA) réunit les géants du numérique au Nevada pour faire étalage de ce que le futur nous réserve… ou pas. D'innombrables innovations trouveront le chemin des étals et des usines, mais d'autres, tout aussi nombreuses, tomberont dans les oubliettes de l'histoire digitale. Le CES est considéré comme l'un des événements les plus importants de l'année pour le secteur puisqu'il attire des centaines de milliers de personnes du monde entier, entre les fabricants, les détaillants, les investisseurs, les visiteurs et les journalistes. Les nouveaux produits et technologies présentés occupent un large éventail de catégories, de la télévision, aux ordinateurs en passant par les smartphones, l'électroménager intelligent, les drones et même les voitures. Depuis le début de la marche en avant vers l'automobile autonome, les constructeurs se ruent aussi à Las Vegas.
Plombé depuis 2021 par l'épidémie de Covid, l'événement retrouve, après deux années en distanciel, le public, même si le rendez-vous est placé sous haute surveillance. L'an passé, le CES avait regroupé en ligne environ 45 000 adeptes des nouvelles technologies. On était loin des 175 000 visiteurs d'avant la crise. Pour cette nouvelle édition, les organisateurs attendent une centaine de milliers de personnes. La marche en avant peut reprendre.
L'humain au cœur des préoccupations
Pour la première fois, le CES de Las Vegas s'est donné un thème : « La sécurité humaine pour tous ». Derrière ce nouveau credo fourre-tout se cache la volonté de casser l'image de grand bazar à gadgets qui collait à la peau du rendez-vous américain ces dernières années et d'insister sur la place centrale que peuvent avoir les nouvelles technologies dans la résolution des problèmes de l'époque, qu'ils soient écologiques, médicaux, politiques, techniques ou sociaux.
« C'est le grand changement de cette édition », a expliqué en ouverture, le 5 janvier, Kinsey Fabrizio, vice-président de la Consumer Technology Association. Plusieurs produits ont d'ailleurs été primés, dès le départ, pour leur parfaite inscription dans le thème du salon. C'est le cas du Clean Water Pathfinder, un robot capable de déboucher les canalisations en complète autonomie, développé par l'entreprise française Clean Water Pathfinder. De même, l'exosquelette Cray X, qui facilite les gestes de manutention lourde, offrant jusqu'à 30 kg de soutien au levage, a aussi eu un prix, tout comme la DotPad, la tablette pour non-voyant avec son écran en braille. Le Graphene Square, le radiateur vert au graphène, consommant jusqu'à 30 % d'énergie en moins ou encore AeviceMD, le stéthoscope intelligent, ont aussi fait partie des lauréats.
La French Tech toujours en forme
Jean-Noël Barrot, le ministre de la Transition numérique, a fait le déplacement à La Vegas afin d'accompagner l'important bataillon français. La French Tech est en effet une valeur toujours en hausse outre-Atlantique et les objets innovants apportés par les quelque 200 entreprises tricolores qui se sont rendues dans la « cité des pêchers » ne manquent pas, en particulier dans le secteur de la Green Tech, la technologie au service de l'écologie. On note, parmi les projets les plus remarquables, la Solar e-light, le premier luminaire d'éclairage public intelligent entièrement autonome, et le Buttairfly, un drone électrique pouvant transporter quatre personnes, à terme sans pilote.
Cette année encore, les écrans font aussi le show : pliables, étirables, enroulables, géants, les dalles sont dans tous leurs états. Malgré une réception publique plus que dubitative, le Metaverse, cet univers virtuel en construction, se taille enfin une part importante du spectacle, même si les innovations concrètes sont peu nombreuses. Pour les révolutions, il faudra attendre un peu.