Gênée par son ampleur imposante, Mme G. a fait tailler son prunier pissard dans le courant du mois de janvier. Une décision trop hâtive qu'elle aurait gagné à repousser de quelques semaines. Erreur fatale !
Belles fleurs mais piètres fruits
Si le nom de prunier pissard ne vous dit rien, pas plus que son nom botanique (Prunus cerasifera Pissardii), en revanche, à coup sûr, vous connaissez cet arbre. À votre décharge, il faut bien reconnaître que son nom est trompeur, car il s'agit en réalité d'un cerisier ornemental à fruits non comestibles, très utilisé dans les jardins et sur la voirie pour ses qualités esthétiques. Et pour cause, avant que son feuillage pourpré ne vienne colorer le paysage durant toute la saison, il se pare de milliers de fleurs roses vers le début du mois de mars, dans une explosion florale détonante et spectaculaire.
Un solide et vigoureux gaillard
Le prunier pissard, aussi appelé prunier myrobolan, ne craint, ni rien, ni personne, et ne réclame pas d'entretien particulier. Quoique… Sa vigueur naturelle l'amène rapidement à atteindre un gabarit plus volumineux que prévu : six mètres de haut pour quatre à cinq mètres de large s'avèrent parfois bien encombrants dans les petits jardins ou bien lorsque les espacements de plantation ont été mal anticipés. Il faut alors prévoir, comme l'a fait Mme G., de rabattre l'arbre pour le ramener à des proportions plus raisonnables.
Ne vous privez pas des fleurs !
Si rien ne vous y oblige, il paraît plus judicieux de procéder au rabattage du prunus non pas en automne ou en hiver, mais plutôt au cours du printemps, après l'épanouissement des fleurs. En effet, puisqu'en supprimant les branches, vous supprimerez les bourgeons floraux, vous ne profiterez pas de sa superbe floraison. Si en revanche, vous taillez après la fanaison des fleurs, l'arbre aura toute une année pour se refaire une santé, reformer sa ramure dans le cours de la saison et refleurir à nouveau en masse dès l'année suivante.