C'est sans filet que M. E. s'est lancé sans le savoir dans une acrobatie périlleuse : rabattre une monstrueuse herbe de la Pampa. Faute de gants, il s'est sérieusement coupé. Erreur fatale !
Grosse mémère
L'herbe de la Pampa (Cortaderia selloana) fait partie de la famille des Poacées (ex-graminées) dont elle est l'un de ses plus grands représentants, avec des dimensions hors normes : deux à trois mètres de hauteur, pour presque autant de diamètre. Poussant en grosse touffe circulaire, portant de longues feuilles effilées se courbant sous leur poids et des hauts plumeaux fleurissant en panicules au bout de chaumes rigides, elle a tout de la touffe d'herbe géante. Selon qu'on l'aime un peu apprêtée ou dans un style plus naturel, on peut choisir de la tailler chaque année ou non.
Une taille… de fort belle taille !
La taille permet de préserver la belle forme arrondie de la touffe. Elle empêche que les feuilles et les chaumes fanés ne viennent pourrir en son centre, entraînant un développement en couronne vers l'extérieur, et non en touffe compacte. Cette taille, à faire durant l'hiver, consiste à rabattre les deux tiers du feuillage au plus près la partie dense de la touffe. Il faut pour cela tailler à la cisaille, ou même au taille-haie, la totalité des feuilles, à une soixantaine de centimètres du sol, ce qui n'est pas une mince affaire, notamment à cause du volume de déchets qu'elle génère.
À couteaux tirés
La taille implique d'empoigner sans chichi des centaines de longues feuilles effilées, non seulement pour les couper, mais aussi les évacuer. Or, elles sont plus rigides qu'on pourrait le croire, et surtout, rugueuses et très coupantes. Il est donc impératif de se munir de gants et de prévoir pantalon et manches longues. Ce n'est pas ce qu'a fait M. E. qui s'est profondément entaillé la paume de la main et le bras en prenant à bras-le-corps et tirant un gros fagot de feuilles dont une partie, mal coupée, est restée sur place. Résultat, huit points de suture !