M. O. a réalisé lui-même le greffage de ses deux pommiers destinés à être menés en espalier. Trop vigoureux, les porte-greffes l'ont obligé cinq ans plus tard à tout recommencer. Erreur fatale !
Un choix lourd de conséquences
Sans être indispensable, il est d'usage de recourir à des porte-greffes pour la culture des arbres fruitiers. Ainsi, tous les sujets vendus dans le commerce se présentent-ils sous la forme d'un greffon, qui définit la variété du fruit, et d'un porte-greffe, choisit selon la nature du sol (sec ou humide, argileux, calcaire…) mais aussi selon sa vigueur, car elle impacte la croissance de l'arbre. Parmi la dizaine de porte-greffes disponibles sur le marché, les plus nanifiants permettent de réduire la vigueur jusqu'à 80 %.
Deux antagonistes notoires
Le porte-greffe étalon, celui qui représente le « 100 % » de vigueur, est appelé « franc », c'est-à-dire un plant issu de semis direct, capable d'atteindre une dizaine de mètres de hauteur. C'est ce qu'a obtenu M.O. en semant des pépins de pomme. Deux ans plus tard, il a greffé sur ses deux porte-greffes des greffons de pommier « Reine des reinettes » destinés à la culture en palmette le long d'un mur. Une technique idéale pour obtenir des arbres productifs avec un très faible encombrement. Toutefois, il faut pour cela des porte-greffes peu vigoureux, afin de limiter au maximum le développement de l'arbre.
Incorrigible erreur
Il a fallu quelques années à M. O. pour se rendre compte que ses pommiers poussaient bien trop vite, prenant trop d'ampleur et faisant beaucoup de bois et peu de fruits, gros, certes, mais sans saveur et de mauvaise conservation. Après avoir tout essayé pour limiter le développement de l'arbre (étranglement ponctuel du tronc, circoncision des racines, taille d'été, etc.), il s'est rendu à la douloureuse conclusion qu'il allait devoir tout recommencer, en utilisant cette fois-ci des porte-greffes moins vigoureux, vendus dans le commerce sous l'appellation M9 ou M27.