Semis de gazon de printemps : rien de sert de courirÇa y est ! Le printemps arrive, et la nature se réveille. À voir les herbes folles qui émergent en tous sens, on pourrait croire qu'il est grand temps de semer le gazon. Mais que nenni ! Si votre but est de réussir votre semis, mieux vaut attendre encore un bon petit mois.
Comme chez les humains, il y a parmi les plantes des lève-tôt et des couche-tard. Ainsi, la graine de gazon est-elle une adepte de la grasse matinée. Il ne sert donc à rien de chercher à la réveiller avant que les températures ne lui soient réellement clémentes. Car pour obtenir un beau gazon, il est indispensable que la pelouse se lève du bon pied.
Une germination inégale
Au début du printemps, de nombreuses herbes sauvages ont déjà levé, poussé et se développent un peu partout. Mais herbe sauvage n'est pas gazon. Il s'agit la plupart du temps de plantes vivaces ou bisannuelles, c'est-à-dire déjà enracinées, qui n'ont plus qu'à laisser émerger leurs premières pousses au moindre redoux. Quant à celles qui ont effectivement germé à la sortie de l'hiver, elles sont dotées de capacités germinatives bien plus rustiques que celles de notre gazon classique, plus frileux.
De la température du sol
Toutes les semences ont besoin de conditions de germination qui leur sont propres. La plupart des espèces de graminées (ou poacées) qui composent les gazons de jardin (ray-grass, fétuques, paturins…) ont besoin d'un sol réchauffé à 10°C pour germer. On obtient cette information en enfonçant en cours de matinée un thermomètre à deux ou trois centimètres de profondeur dans le sol, dans un emplacement resté à l'ombre. En dessous de cette température, les graines ne peuvent pas germer et restent donc en latence sur le sol.
Des conditions atmosphériques
Après la germination, vient le temps de la croissance, et là aussi le gazon a besoin de conditions particulières, notamment au niveau de la température de l'air. En dessous de 10°C, sa croissance est lente et imparfaite, et elle est complètement stoppée à partir de 5°C. Les conditions idéales pour son développement se situent plutôt entre 15°C et 20°C. Enfin, au niveau de la luminosité, les brins d'herbe exigent un ensoleillement d'environ six heures par jour, ce qui, au début du printemps, avec la durée des jours encore courte et la position relativement basse du soleil dans le ciel, n'est pas garanti selon les obstacles qui encadrent la pelouse (maison, arbres, haies…).
Homogène ou rien
Pour obtenir une belle pelouse bien verte, il est impératif que les graines germent de façon homogène et rapide, sans contretemps. Par la suite, plus l'herbe poussera vite, moins le sol restera nu et propice au développement des adventices indésirables. Les graines de gazon sont déjà assez longues à germer comme ça (environ trois semaines) pour ne pas en rajouter davantage avec un début de croissance trop lent.
Une attente risquée
En toute logique, les graines de gazon qui auront été semées trop tôt finiront par lever plus tard, lorsque les conditions leur seront plus clémentes. Mais en les laissant trop longtemps sur le sol, même si elles sont protégées par une fine épaisseur de terre, elles sont à la merci des oiseaux, des rongeurs ou des insectes qui s'en délecteront. De surcroît, les fortes pluies peuvent, en ruisselant sur le terrain, déplacer les graines et compromettre la densité du semis : trop clair d'un côté et trop dense de l'autre. En résumé, un semis doit toujours être mené de manière à germer le plus rapidement possible.
Et le gel dans tout ça ?
Si le gazon est plutôt rustique, les plantules sont plus fragiles. Un coup de gel sur une très jeune pelouse, s'il n'est pas forcément fatal, la fera jaunir et l'affaiblira. En revanche, les graines sont plus résistantes et supportent le gel jusqu'à - 5°C.