Il n'est pas bien compliqué de faire germer le noyau d'une mangue et de voir apparaître un petit manguier. Mais pas question d'installer cet arbre exotique qui est bien trop sensible au froid dans le jardin pour être cultivé en pleine terre. Il n'en reste pas moins qu'en guise de plante verte, le manguier n'est pas dénué d'intérêt.
Afin de faire germer un noyau de mangue, il est recommandé auparavant d'en extraire l'amande. Or pour sortir cette petite perle de sa solide gangue sans se blesser, il faut avoir les compétences d'un ouvreur d'huître. Écaillères, écaillers, c'est à vous de jouer !
Pour le fun
La mangue fait partie de ces fruits exotiques, comme l'avocat ou la datte, dont on peut faire germer le noyau afin de cultiver la plante. Évidemment, cette démarche n'a d'autre but que d'assouvir la curiosité botanique. En effet le manguier (Mangifera indica), originaire du sous-continent indien, n'est pas destiné à être cultivé en pleine terre sous nos latitudes étant donné qu'il meurt au premier coup de gel venu. Nous n'avons donc d'autre choix que de cultiver ce majestueux arbre qui peut atteindre plus de vingt mètres de hauteur et de largeur à l'état naturel, comme une docile plante d'appartement, nanifiée dans l'étroitesse de son pot et restreinte par la hauteur de plafond.
Belle plante !
Néanmoins, le manguier constitue une belle plante d'intérieur à la croissance très rapide. Son feuillage persistant est composé de longues feuilles lancéolées apparaissant par groupes étagés autour de son tronc rectiligne. Les jeunes feuilles au port légèrement pleureur naissent rougeoyantes avant de se redresser lentement et de virer au vert. Après deux à trois ans de culture, le manguier peut même commencer à fleurir par grappes de petites fleurs jaunes au délicieux parfum de miel qui attirent les insectes butineurs jusque dans la maison. Au passage, il n'est pas exclu que certaines puissent être pollinisées et se transformer en fruits.
Des fleurs mais pas de fruits
N'espérez pas pour autant récolter des mangues à tour de bras. En effet, la plupart des fruits avortent et tombent, faute de bénéficier d'une longue saison chaude et humide et de conditions adéquates. Toutefois, il n'est pas impossible qu'après cinq à six ans de culture, vous puissiez récolter, de ci, de là, une ou deux mangues quasiment comestibles. L'espoir fait vivre.
Comment s'y prendre ?
Après avoir consommé la mangue, récupérez le noyau. S'il existe plusieurs techniques de semis, la plus intéressante consiste à semer l'amande qui est contenue dans ce noyau, ce qui accélère sensiblement la germination. Il faut pour cela ouvrir ce dernier avec un couteau, comme une huître, ou bien en découper le bord avec un sécateur. Placez ensuite l'amande à plat dans un pot rempli de terreau à semis, et recouvrez-la de trois à quatre centimètres de substrat. Dans la chaleur de la maison, à condition de maintenir le terreau humide, le germe devrait apparaître au bout de deux à trois semaines seulement, au lieu des dix à douze nécessaires lorsque l'on sème le noyau.
Graine de champion
Par la suite, la croissance est rapide, si bien qu'un manguier peut atteindre un mètre de hauteur en moins d'un an. Vous favoriserez le buissonnement en rabattant au sécateur la tige principale après quelques mois. Veillez toujours à utiliser un pot très profond car le manguier a besoin de s'appuyer sur une solide racine pivot. D'avril à octobre, faites des arrosages généreux afin de maintenir le substrat humide et apportez de l'engrais pour fruitier. Durant l'hiver, espacez les apports d'eau et procédez à des vaporisations d'eau sur le feuillage afin de compenser la sécheresse de l'air ambiant.
Un planning parfait
Quand le manguier est semé au chaud durant l'hiver, il peut profiter de l'augmentation de la durée des jours au fur et à mesure de sa croissance. Idéal !