Après le flétrissement des derniers légumes d'été, Mme H. ne cultive plus rien au potager. À part un épais tapis de phacélies, un engrais vert d'automne qui préserve le sol durant l'hiver.
Tout sauf rien !
Mme H. n'est pas une jardinière acharnée. Aussi ne se lance-t-elle pas dans les cultures potagères d'hiver lorsque les parcelles occupées par les légumes d'été commencent à se libérer. Pour autant, elle n'est pas une jardinière ignare et il n'est pas question de laisser le sol nu à la merci des intempéries durant l'hiver. Elle sait bien qu'alors, elle retrouverait au printemps suivant un sol compacté et lessivé sous l'action des pluies. Il est donc important de le protéger contre ces agressions.
La bonne couverture
Plutôt que de couvrir le sol avec un paillage de matières organiques, dont elle manque cruellement dans son petit jardin, elle opte chaque année pour un semis dense de phacélie (Phacelia tanacetifolia). La phacélie est un engrais vert polyvalent, très bien adapté aux semis de fin d'été. Il s'agit d'une belle plante herbacée annuelle dont la racine pivot, solide et profonde, décompacte le sol, et dont le feuillage forme une protection contre les intempéries et laisse peu de place aux adventices. Enfin, lorsque l'automne est clément, ses jolies fleurs violettes, très mellifères, offrent aux insectes butineurs un dernier festin avant l'hiver.
Et après ?
La plupart du temps, les hivers un peu rigoureux tuent la phacélie et la couchent par terre. Cette imposante biomasse à la surface du sol forme un manteau protecteur qui va doucement se décomposer, contribuant à former de l'humus, tout en nourrissant les quelques organismes encore en action durant l'hiver. Au début du printemps, il n'y a plus qu'à enfouir ce compost dans les premiers centimètres du sol par un rapide griffage au croc de fumier ou à la binette. Les premiers semis de printemps pourront être faits immédiatement après, sur un sol décompacté, aéré, émietté et enrichi de nombreux éléments nutritifs.