Les végétariens le savent bien, le quinoa est une plante aux nombreuses vertus. Sous notre climat, il est assez facile de cultiver cette grande fleur dont les minuscules graines, mais également les feuilles sont comestibles. Le plus fastidieux, c'est la récolte…
En ces temps de remise en cause des dogmes, il n'est pas étonnant que le quinoa ait le vent en poupe. Sa richesse en protéines le pose en alternative possible à la consommation de viande. La plante est exempte de gluten, et sa farine peut donc entrer dans la composition des préparations destinées aux personnes intolérantes. Elle plaît aux permaculteurs car non content de produire des graines par milliers, son feuillage est également comestible. Ils apprécient aussi la possibilité d'en déguster les graines sous de nombreuses formes. Enfin, portant haut le flambeau transgenre, le ou la, quinoa peut être indifféremment masculin ou féminin. Cultiver le quinoa, c'est donc assurément tendance !
Des origines lointaines
Le quinoa (Chenopodium quinoa) est un chénopode qui fait partie de la famille des amarantacées. Il partage d'ailleurs avec sa proche cousine l'amarante une floraison spectaculaire faite de milliers de fleurs minuscules qui, groupées en panicules denses, forment de gros fourreaux colorés (jaune, rose, rouge, blanc, vert) dans le courant de l'été. Cultivée depuis des millénaires par les Amérindiens, qui la surnommaient « Chisiya mama » (la mère de toute les graines), cette pseudo-céréale constituait leur second aliment de base, après la pomme de terre mais avant le maïs.
Semer le quinoa
Les différentes aires de culture historique du quinoa (plaines d'altitude, vallées et bords de mer) ont fait émerger des variétés adaptées à tous les types de terre et de climat. En France, il est préférable de se tourner vers des variétés à cycle court, de manière à assurer une récolte relativement précoce en début d'automne afin de soustraire les inflorescences à un excès d'humidité néfaste à la récolte. Mieux vaut effectuer des semis sous abri dès le mois de mars, en godet, plutôt que de se risquer aux semis en pleine terre d'avril qui retardent le départ de la végétation et soumettent les jeunes plantules à la prédation des limaces. Les plants en pot pourront ensuite être transplantés dans le courant du mois d'avril.
Cultiver le quinoa
Une fois en terre, le quinoa ne réclame pas de soins particuliers. Les excès d'eau sont à proscrire, mais un arrosage durant l'été au moment de la floraison aide la plante à émettre ses fleurs. Selon les variétés, les tiges peuvent mesurer de 50 centimètres à près de deux mètres de hauteur. Si elles sont disposées de manière clairsemée (60 cm d'espacement en tous sens), les tiges hautes sont soumises à la verse (elles peuvent ployer sous l'effet du vent ou des pluies) et il peut être utile de les tuteurer. On peut aussi envisager de les planter plus serrées (30 cm en tous sens), ainsi les plantes se nanifient et deviennent plus résistantes à ces contraintes.
Récolter le quinoa
Si la culture du quinoa est aisée, sa récolte est un sacerdoce qui peut refroidir les jardiniers avares de leur temps. En effet, il faut faire sécher les tiges durant un mois à l'abri de la pluie avant d'en récolter les graines par peignage. Vient ensuite le temps du tamisage et du vannage pour séparer le grain des résidus de feuilles séchées. Enfin, la plupart des variétés de quinoa contenant de la saponine, une substance amère qui protège les graines de l'appétit des oiseaux, il est nécessaire de les laver et de les laisser tremper plusieurs fois dans l'eau. Manger du quinoa, ça se mérite !
Des profils adaptés
Quelques variétés à cycle court : « Dave 407 », « Colorado black shelly 25 », « Kcoito », « Appelewa » disponibles, notamment, auprès de l'association Kokopelli.