Dès le mois de février, il est possible de faire ses propres semis de tomates à chaud, notamment en ce qui concerne les variétés hâtives, à la production précoce. Pour cela, les techniques qui recyclent les bouteilles d'eau en plastique donnent d'excellents résultats.
Il est loin le temps où le plastique était fantastique. Désormais, ce produit pétrolier insidieusement polluant illustre à lui seul nos lendemains qui déchantent. Il convient donc, au jardin comme ailleurs, d'en limiter autant que possible l'utilisation. Voilà un vaste programme, étant donné la pléthore d'accessoires en plastique qui y pullulent. Alors pourquoi, dans ce contexte, faire la promotion des semis en bouteilles plastiques ? Parce qu'elles offrent des intérêts majeurs, que c'est une manière de les recycler intelligemment, et que pour le moment, la plupart des godets horticoles classiques sont encore, eux aussi, en plastique.
Il faut partir à point
Plus les semis de tomates ont lieu tôt, plus les plants que vous mettrez en terre au mois de mai seront développés et capables de produire rapidement. Vous pouvez donc effectuer les premiers semis dès le mois de février, à condition d'offrir aux semences une température qui permette leur germination (20 °C) et, aux plantules qui suivent, l'humidité et la luminosité adéquates. Il s'agit donc de semis à chaud, que l'on fait le plus souvent à l'intérieur de la maison.
Un pot comme un autre
Il existe plusieurs façons d'utiliser les bouteilles d'eau minérale en guise de godet. La plus basique consiste à les couper aux deux tiers de leur hauteur afin d'obtenir des pots verticaux assez hauts où les racines pourront se développer amplement. Faites des trous dans le fond, afin de permettre l'évacuation du surplus d'eau, puis remplissez la moitié du pot avec du terreau de semis, ou un terreau universel bien tamisé que vous compléterez d'un tiers de sable. Qu'importe, il faut que le substrat soit bien drainant de manière à limiter les excès d'eau propices au pourrissement des racines. Semez sur ce substrat, qu'il faut auparavant humidifier et tasser un peu, trois graines de tomate, à recouvrir de cinq millimètres de terreau. Vous garderez à terme le plant le plus vigoureux.
Des racines en haut, des racines en bas
La tomate est une plante qui a la faculté d'émettre des racines à partir de la tige dès lors que celle-ci se trouve plongée dans la terre. Dans un pot vertical rempli à moitié, vous avez de la marge pour ajouter du terreau jusqu'en haut, au fur et à mesure de la croissance de la plante et susciter ainsi l'émission de nouvelles racines le long de la tige. Vous y gagnerez des plants dont le réseau racinaire sera beaucoup plus volumineux, un gage de vigueur. Vous y gagnerez aussi des plants que vous n'aurez pas besoin de rempoter car ils pourront rester dans leur pot XXL jusqu'au repiquage. Au départ, la transparence des parois de la bouteille permet au germe de recevoir de la lumière bien qu'il soit engoncé tout au fond du pot.
L'effet de serre
Si vous réutilisez le haut de la bouteille en guise de couvercle, goulot et bouchon compris, vous créez alors une mini-serre qui va augmenter la température et l'humidité interne. Laissez le bouchon en place jusqu'à l'apparition des trois ou quatre premières feuilles, puis retirez-le. Avec cette technique, vous pouvez même gagner en efficacité en versant d'abord dans le fond du pot un lit de billes d'argiles que vous recouvrirez d'eau. Grâce à la condensation, le système devient autonome et ne nécessite plus d'arrosage. Retirez la partie supérieure de la bouteille quand les feuilles commencent à l'effleurer.
Le retour à la terre
Au repiquage, il n'y a plus qu'à découper avec des ciseaux la bouteille pour sortir proprement et sans stress la motte avant de la planter.