Je viens d'installer des toilettes sèches dans ma maison, et je souhaite savoir si je peux réutiliser cette matière organique dans mon jardin ?
Une démarche vertueuse
Le sujet est délicat, car le rapport de l'être humain dit « civilisé » à ses propres déjections est désespérément tabou. Le principe des toilettes sèches est de traiter le produit de nos rejets naturels, liquides comme solides, pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire des matières organiques décomposables. Le but est d'éviter d'utiliser le réseau des eaux usées pour leur évacuation, en gaspillant pour cela une importante quantité d'eau potable précieuse. En les mélangeant à des matières carbonées, des copeaux généralement, on permet leur décomposition naturelle, tout en bloquant efficacement les mauvaises odeurs. Cependant, il est nécessaire de gérer les rémanents.
Appelons un chat, un chat
Recouvertes par une couche de copeaux de bois, les matières ne constituent rien d'autre que du fumier, à savoir un mélange de déjections et de litière, au même titre que celui de cheval ou du mouton. C'est donc, après compostage, un amendement précieux. La présence de papier toilette, entièrement constitué de cellulose naturelle, ne pose aucun problème de décomposition. Il sera même attaqué en priorité par les vers de compost qui en sont friands. Privilégiez cependant les papiers blancs, garants de l'absence de tout colorant.
Au compost !
Attention toutefois, il faut veiller à ce que la décomposition soit totale, afin de prévenir tout risque sanitaire dû à la présence éventuelle de bactéries ou de germes pathogènes. Un an, voire deux, de compostage sont donc recommandés. Le mieux est de construire un composteur fermé, dédié uniquement à ce compost, à l'abri des regards. Quant à l'épandage de ce « fumier humain », il ne pose aucun problème une fois qu'il est décomposé. Malgré tout, afin d'éviter tout problème d'ordre psychologique, il vaut mieux l'étaler au pied des cultures non comestibles, arbres et arbustes d'ornement.