On m'a offert l'année dernière un cèdre du Liban que j'ai planté au milieu de ma pelouse. Malheureusement, il végète, jaunit et perd ses aiguilles. Que se passe-t-il et que faut-il faire ?
Un emblème en danger
Le cèdre du Liban (Cedrus libani) est un très proche parent des cèdres de l'Atlas (C. atlantica) et de Chypre (C. brevifolia), à tel point qu'on les a longtemps considérés comme trois différentes variétés d'une même espèce. À l'état naturel, le cèdre du Liban, symbole national, pousse dans les zones montagneuses, à partir de 1 500 m d'altitude, dans des terres arides et drainées. Autrefois très répandu, il ne subsiste aujourd'hui que dans quelques zones éparses.
Le grand écart
Avouez que des montagnes arides des côtes du bassin du Levantin à votre jardin, il y a une sacrée différence de conditions de culture. Le cèdre est adapté au froid hivernal et à la sécheresse estivale, notamment parce que durant l'été, il se met en repos végétatif, de manière à limiter l'évapotranspiration de ses aiguilles. Et c'est sans doute là que le bât blesse chez vous. Durant l'été, il y a fort à parier que votre pelouse est arrosée quotidiennement. Or, cette humidité permanente voire stagnante, pour peu que votre sol soit argileux, réduit la part d'oxygène disponible dans le sol et asphyxie les racines, à un moment où celles-ci sont en repos partiel.
On déménage !
C'est un problème particulièrement délétère chez les plantes adaptées à la sécheresse, car il provoque un affaiblissement généralisé propice à l'apparition des maladies cryptogamiques, au pourrissement des racines et à l'arrêt de la croissance. Comme l'olivier ou l'arbre de Judée, ce genre de plante n'est pas compatible avec les arrosages quotidiens prodigués aux pelouses. Si vous voulez sauver votre cèdre, il faut envisager de le déplacer durant l'hiver, et de l'installer dans un trou large et profond, que vous remplirez avec un mélange à parts égales de terre et de gravier fin, afin de le rendre le plus drainant possible.