Cette année j'ai cultivé mes tomates sous serre afin de les protéger de la pluie et donc du mildiou, mais elles n'ont quasiment pas donné de fruits. Pourquoi ?
Trop à l'abri
Il est courant de protéger ses pieds de tomates de la pluie, afin d'éviter qu'à cause de l'humidité qui stagne sur le feuillage ne se développent des maladies cryptogamiques telles que le redoutable mildiou. Pour ce faire, on les place sous un abri lumineux, fermé ou à demi fermé. Mais ces « cloches » nuisent à la pollinisation naturelle et donc à la nouaison de la tomate, c'est-à-dire la transformation de la fleur en fruit. Si bien qu'après quelques jours d'épanouissement stérile, les fleurs tombent par terre.
Une anatomie particulière
La fleur de tomate est autofertile, ou autogame. Elle possède en son sein les deux organes mâle (étamines) et femelle (pistil) nécessaires à la pollinisation. Les plantes autofertiles sont généralement fécondées par les insectes qui, par leur activité de butinage sur la fleur, mettent en contact le pollen avec le stigmate. Mais l'anatomie singulière de la fleur de tomate ne le permet pas. En effet, au milieu des pétales, les étamines, soudées, forment un cône fermé au-dessus du pistil, totalement inaccessible. La pollinisation a donc lieu mécaniquement « en interne », lorsque la fleur est secouée par le vent ou la pluie, ce qui a pour effet de faire tomber le pollen sur le stigmate.
Le problème et la solution
Il n'est pas rare que l'installation d'une serre ou d'un abri coupe le pied de tomate des vibrations dues au vent ou aux intempéries. Il est alors nécessaire de reproduire artificiellement la mécanique de la pollinisation en secouant délicatement les grappes de fleurs à la main. Une opération fastidieuse mais indispensable, à rapprocher de la pollinisation manuelle des courgettes au pinceau. Sachez toutefois qu'en cas de forte chaleur, de sécheresse ou de longues périodes de pluies qui toutes dégradent la qualité du pollen, la nouaison peut également être compromise.