Dans son tout petit jardin, Mme N. a choisi de planter des éléagnus en guise de haie. Des bêtes de courses bien trop buissonnantes et vigoureuses pour son minuscule lopin. Erreur fatale !
Mauvaise pioche !
Certes, l'éléagnus est l'un des arbustes de haie les plus répandus dans les jardins, mais cela ne signifie pas qu'il est adapté à toutes les situations. Au contraire, voilà une plante à la croissance extrêmement rapide et expansive, qui se comporte même, à l'instar du pyracantha, un peu comme une liane. Ses longs et fins rameaux, qu'il projette vers l'extérieur, peuvent pousser de plus d'un mètre en une seule saison, avant de ployer sous leur propre poids. C'est donc un arbuste à port typiquement buissonnant, qui prend autant de largeur qu'il prend de hauteur, soit près de quatre mètres si l'on n'y fait rien.
Intervention requise
Chez Mme N., au bout de deux ans à peine, les éléagnus ont pris leurs aises, grignotant avec appétit l'intérieur du jardin. Après un rabattage très sévère, destiné à reprendre le terrain perdu, Mme N. est désormais contrainte de faire procéder à trois petites tailles annuelles de la haie, afin d'empêcher l'envahissement des abords de la pelouse et des cheminements. Une perte de temps et d'argent conséquente.
À petit jardin, petits arbres
Dans les petits jardins, où la place est par définition comptée, il faut être capable, au moment d'acheter ses végétaux, de bien se rendre compte de leur encombrement définitif, quand, après quelques années, ils atteignent leur taille de maturité. En effet, aussi chétif soit-il dans son pot, tôt ou tard, petit chêne deviendra grand… et même énorme. Pour les haies des jardinets, il faut privilégier les arbustes à port strictement érigé, ou mieux, installer des supports solides afin d'y faire monter des plantes grimpantes à feuillage persistant (lierre, jasmin étoilé, chèvrefeuille du Japon, clématite Armandii…), qui ne prennent, elles, que très peu d'épaisseur.