Faut-il nécessairement habiter une région au climat doux pour pouvoir installer un laurier-rose dans son jardin ?
Pas forcément ! Les lauriers-roses vendus dans le commerce sont pour la plupart issus du croisement entre deux sous-espèces, le Nerium oleander subsp. Oleander, originaire du pourtour méditerranéen, et le Nerium oleander subsp. Indicum, que l'on rencontre du Moyen-Orient à la Chine. Le premier étant plus florifère et le second plus parfumé, on comprend l'intérêt que les horticulteurs ont eu à hybrider les deux espèces. Le croisement de ces deux génotypes, adaptés à des conditions de cultures légèrement différentes, parfois froides durant l'hiver, a donné aux lauriers-roses hybrides des qualités d'adaptation accrues.
Une question de variété
Parmi les quelque cent cinquante variétés de laurier-rose que l'on peut trouver en France, certaines ont hérité de qualités de résistance au froid plus développées. Ainsi, il existe plus d'une dizaine de cultivars capables de résister à des températures de l'ordre de - 10 °C, le champion étant la variété « Villa Romaine » avec une résistance jusqu'à -15 °C.
Une question de plantation
La nature du sol influence également la rusticité du laurier-rose, celle-ci se réduisant lorsque la plante se retrouve dans un sol gorgé d'eau. D'où l'importance dans les régions où les hivers sont humides de rendre le substrat de plantation drainant en y incorporant un tiers de gravier fin. Dans les sols très argileux, mieux vaut couper la terre du jardin avec un tiers de terreau et planter le laurier-rose à demi enterré sur une butte drainante. En effet l'humidité stagnante au niveau des racines favorise les maladies cryptogamiques (bactériose, aschochytose, etc.) qui affaibliront l'arbuste durant l'hiver.
Une question d'emplacement
Enfin l'emplacement est primordial, puisqu'il faut favoriser évidemment une situation en plein soleil, mais aussi protégée des vents dominants qui, en hiver, font dégringoler la température ressentie, ce qui augmente les effets gel.