Depuis deux ans que M. et Mme A. laissent le chiendent s'épanouir à loisir dans leur potager, l'envahisseur est désormais partout. Cet hiver ils lancent la contre-attaque !
Portrait-robot
La dénomination « chiendent » regroupe plusieurs espèces de graminées (ou poacées) dont la plus répandue est le chiendent commun (Elytrigia ou Elymus repens). Cette herbe indésirable, portée par des longs rhizomes durs et secs, se multiplie en formant des ramifications grâce auxquelles elle peut couvrir, de rejets en rejets, des zones très étendues. Le chiendent entre en concurrence avec les cultures en place pour l'accès à l'eau et aux nutriments, tandis que son feuillage épais et dense tend à étouffer les cultures basses.
L'ennemi public n° 1
Le chiendent est difficile à éradiquer car ses rhizomes s'étalent à toutes les profondeurs, dans les trente premiers centimètres du sol et ont l'insupportable propension à casser lorsque l'on tire dessus pour l'en extirper. Or, le moindre bout de racine qui reste dans le sol se destine à émettre de nouveaux rejets. Il est donc impératif de ne jamais le laisser se disséminer, faute de quoi il devient extrêmement difficile de s'en débarrasser.
Adieu cultures d'hiver !
Quand le chiendent est confortablement installé, il est illusoire de vouloir l'éradiquer à la main ou, pire encore, de passer le motoculteur (une opération qui revient à le morceler en centaines de futurs rejets). La seule solution, imparfaite, est l'occultation longue. Elle consiste à étendre sur le sol une toile opaque (type toile hors-sol d'au moins 130 g/m²), et de la laisser en place tout l'hiver. Lorsqu'on la lève au printemps, après quatre à cinq mois, on découvre un sol nu où tous les végétaux ont disparu. Tous, sauf peut-être le chiendent, qui s'en sort néanmoins très affaibli. Les quelques rhizomes survivants sont remontés entre la bâche et le sol, ce qui facilite grandement leur éradication manuelle. Le prix à payer pour ce grand nettoyage : pas de potager d'hiver cette année.