Dans son grand jardin ouvert sur la forêt voisine, M. R. a planté un grand verger, sans imaginer une seule seconde tous les dégâts que les chevreuils allaient y causer. Erreur fatale !
Les fruits d'un dur labeur
Le jardin de M. R. court sur près d'un hectare, et se confond dans sa partie arrière avec la lisière d'une forêt. C'est là qu'il a planté un grand verger composé de près d'une cinquantaine d'arbres fruitiers. Un vaste chantier qui lui a coûté pas mal d'argent et d'efforts. Afin d'éviter les dégâts liés aux intrusions des sangliers, il a installé une clôture électrique, mais cette barrière physique, d'environ un mètre de hauteur, n'empêche en rien les cervidés, plus agiles, de sauter par-dessus.
Âpre jeunesse
Durant les quatre années qui suivent la plantation, les jeunes arbres, dont la ramure est encore basse et l'écorce fine, sont très sensibles aux dégâts causés par les chevreuils. Le moins dangereux d'entre eux, c'est l'abroutissement, c'est-à-dire le broutage des bourgeons terminaux sur les branches basses. Un fléau qui retarde la croissance et compromet la production. Mais ce sont surtout les frottis qui causent le plus de problèmes car ils menacent directement la survie des arbres. De mars à juin, les mâles se débarrassent du velours qui recouvre leurs nouveaux bois en les frottant sur les troncs, arrachant au passage une bonne partie de l'écorce des arbres trop jeunes. Sans cette protection naturelle contre les agressions extérieures (intempéries, insectes et champignons ravageurs), la moitié des arbres de M. R. ont périclité et près d'une dizaine sont morts.
Tous en cage !
La seule défense efficace contre les chevreuils est le grillage de clôture, à condition qu'il s'élève à au moins 150 cm. À défaut, il n'y a guère d'autre choix que de protéger les arbres individuellement. Si les surtroncs et les gaines permettent de protéger l'écorce, ils n'empêchent pas l'abroutissement. C'est pourquoi une cage suffisamment large, bricolée en grillage ou en treillis, s'avère la solution la plus complète.