Depuis que les désherbants naturels ont remplacé les herbicides chimiques dans les jardins amateurs, la politique de gestion des adventices a changé. Il faut plus de prévention et moins de répression.
Naturels, oui mais…
Les deux principaux produits herbicides naturels disponibles dans les rayons des jardineries sont l'acide pélargonique et l'acide acétique. Le premier est issu de variétés de pélargoniums tropicaux, le second est tout simplement du vinaigre blanc dilué à 8°. Mais attention, naturel ne veut pas dire inoffensif. L'acide acétique, qui est également un produit antibactérien et antifongique, provoque lorsqu'il retombe sur le sol et s'y infiltre des dégâts sur la pédofaune, composée en grande partie de bactéries et de champignons. L'acide pélargonique est quant à lui un produit potentiellement irritant.
Anti-systémique
Ces deux produits naturels sont des herbicides de contact qui brûlent et dessèchent les parties aériennes (feuilles, fleurs) sur lesquelles ils sont pulvérisés. Mais ils ne sont pas, comme l'étaient les sinistres désherbants chimiques, des produits systémiques capables de pénétrer dans la plante par les stomates, de circuler dans la sève et ainsi de l'empoisonner définitivement jusqu'aux racines. Leur efficacité est donc moindre.
L'avis du pro
En restant superficielle, l'action des désherbants de contact n'atteint pas le système souterrain des vivaces les plus robustes (pissenlit, chardon…) ou des touffes d'herbes. Collet et racines restent donc intacts, rendant inéluctable une repousse ultérieure. En revanche, ils excellent à éradiquer les petites plantes annuelles et les jeunes vivaces. Il est donc primordial de passer ces produits régulièrement, dès le début du printemps. Ces traitements « préventifs », plus nombreux, ne sont malheureusement pas sans conséquence sur la santé du sol à long terme. Une gestion parallèle par le paillage, l'arrachage et le binage reste donc essentielle et doit être privilégiée.