Les plantes annuelles ne sont pas du genre à perdre leur temps car il faut qu'elles aient terminé leur cycle végétatif dans l'année. Les plus vigoureuses d'entre elles passent donc du stade de la graine à celui d'imposant végétal en quelques mois seulement pour occuper très rapidement les espaces laissés vacants dans le jardin.
Allez hop ! Petite révision de science botanique. La fleur annuelle germe au printemps, fleurit en court de saison, puis meurt avant l'hiver, tuée par le froid, après avoir, survie de l'espèce oblige, produit des graines qui, à leur tour, germeront l'année suivante. Dans le règne végétal, on peut difficilement boucler la boucle plus vite.
Un peu d'attention s'il vous plaît
À moins qu'elle ne se ressème spontanément, la fleur annuelle nécessite d'être laborieusement semée tous les ans. C'est pourquoi le recours aux plantes vivaces, gage de floraisons abondantes, récurrentes et sans intervention, est souvent privilégié. Or, les vivaces sont plutôt lentes à s'installer, et n'occupent l'espace en fleurissant généreusement qu'au bout de quelques années, alors que les fleurs annuelles fleurissent abondamment en quelques mois. Parmi les grands classiques, reconnaissons aux cosmos, zinnias, tagètes et autres soucis une éminente faculté florifère.
Plus rapide que leur ombre
Puisqu'elles n'ont qu'un an pour s'étoffer, il est rare que les plantes annuelles s'adonnent au gigantisme comme peuvent le faire certaines vivaces. Cela dit, il existe quelques espèces de fleurs annuelles dont la vigueur exceptionnelle permet d'atteindre des proportions remarquables. Elles constituent alors un moyen d'occuper à peu de frais, rapidement et majestueusement un espace laissé vacant par une plante morte, de fleurir dans l'année un tout jeune massif de vivaces ou d'occuper un coin délaissé en attendant de l'aménager.
Des fleurs qui en imposent
Les tournesols géants sont les rois des sommets, capables de propulser à deux ou trois mètres de hauteur, entre le printemps et la fin de l'été, d'énormes fleurs ostentatoires. Plus originale, mais guère plus discrète, l'amarante, ou queue-de-renard, forme des fourreaux épais constitués de milliers de petites fleurs groupées, rouges, jaunes ou blanches, à plus d'un mètre cinquante de hauteur. Enfin, aussi large que haut, le ricin occupe en fin de saison un espace d'un mètre cinquante en tous sens. Son feuillage pourpre dentelé, ses inflorescences étranges au rose vitaminé font de ce buisson exotique un élément décoratif précieux. Mais attention, toute la plante est toxique.
La folie des lianes
Au petit jeu du développement express, les lianes fleuries sont de loin les plus impressionnantes. Ainsi la cobée ou l'ipomée peuvent projeter près de cinq à six mètres de tiges, de feuilles et de fleurs en une seule saison ! Dans une moindre mesure, la capucine, la suzanne aux yeux noirs, le pois de senteur ou le haricot d'Espagne ne sont pas en reste avec leurs deux à trois mètres de croissance dans la saison.
Sous abri ou en place ?
Toutes ces fleurs gagnent à être semées en avril sous abris à chaud afin de gagner encore quelques semaines de croissance, avant d'être repiquées en pleine terre. Cela d'autant plus que la plupart d'entre elles sont frileuses. Toutefois, un semis en pleine terre au mois de mai garantit un enracinement plus profond et une vigueur encore plus forte.