À l'automne, il est important de récolter les légumes racines avant qu'ils ne soient abîmés par le gel. Mais comment et où stocker cette imposante récolte afin de la conserver correctement durant tout l'hiver ? Tout le monde n'ayant pas la chance de posséder une grande cave, la solution du silo enterré est une option intéressante.
C'est une véritable vague de carottes, un tsunami de navets qui déferlent à l'automne dans les potagers après la récolte de légumes racines. En effet, tous vont devoir être mis à l'abri afin qu'ils ne s'abîment pas et puissent être consommés tout au long de l‘hiver. S'il est submergé par ce flot de légumes, le jardinier peut agripper une bouée de sauvetage qui le sauvera des eaux, un mode de conservation tout aussi pratique qu'économique et sans limite de volume : le silo enterré.
Conserver quoi ?
Durant l'automne, le jardinier doit anticiper l'arrivée de l'hiver et récolter les légumes racines qui restent encore dans son potager afin de les soustraire au gel qui risque de leur nuire. Si les petites gelées blanches automnales ne provoquent généralement pas de dégâts sur ces légumes qui sont protégés par l'inertie thermique du sol, il en va autrement lorsque les températures descendent sous les - 5 °C durant plusieurs jours. Les carottes, navets, patates douces, betteraves, panais, radis, céleris-raves, capucines et glycines tubéreuses doivent donc préventivement être mis à l'abri.
Mettre à l'abri pourquoi ?
D'autres facteurs réduisent la durée de conservation des légumes. L'humidité et la chaleur les ramollissent et les font pourrir, la lumière réactive leur cycle végétatif, l'air sec les dessèche et les rongeurs les dévorent. À défaut de cave ou de garage adapté, le jardinier peut se tourner vers le silo enterré, un mode de conservation très bien adapté dont le seul inconvénient est l'effort qu'il demande pour être creusé.
Comment ça marche ?
Placé en profondeur dans le sol, le silo à légumes reste frais, à l'abri du gel et de la lumière. Il doit être aussi conçu pour limiter l'humidité et interdire l'accès aux rongeurs. Le principe consiste à creuser un trou d'une soixantaine de centimètres de profondeur environ, sur une largeur déterminée par le volume de légumes à stocker. Le fond doit être tapissé d'un lit de gravier ou de sable, de manière à éviter les remontées d'humidité, et les bords délimités par des planches de bois ou tout autre élément structurel. À chaque jardinier de trouver ensuite le récipient destiné à accueillir les légumes, ajouré ou non : caissettes en plastique, cagettes, boîtes ou cages en métal, cuves de machine à laver… Les récipients sont isolés entre eux et recouverts par d'épaisses couches de paille. L'ensemble du silo doit être protégé par un couvercle ou un petit toit, afin d'éviter la pluie d'y ruisseler. Malgré tout, il faut veiller à ce que l'accès aux légumes reste pratique et simple.
Quelle préparation ?
Laissez ressuyer les légumes parfaitement indemnes de toute blessure sur le sol au soleil afin que leur peau s'épaississe et qu'ils sèchent correctement. Ensuite, il faut procéder au nettoyage grossier de la terre en excès, à sec, à l'aide d'une brosse. Enfin, il faut les parer, c'est-à-dire raccourcir le feuillage à environ 2 cm du collet, et couper toutes les racines et radicelles qui se développent autour et au bout de la racine principale. Les légumes peuvent alors être disposés sur des lits de paille ou de sable dans leurs récipients, si possible sans se toucher, et en les classant par espèces.
Maudits rongeurs
Le silo doit constituer une barrière contre les rongeurs qui ne manqueront pas d'être attirés par ce vaste garde-manger. Des récipients fermés ou protégés par du grillage à poules sont une bonne solution.