Avec le pin de Norfolk, le sapin de Noël devient véritablement durable. C'est en effet le seul conifère que l'on peut faire pousser en pot dans l'atmosphère si peu naturelle de nos intérieurs. Une belle plante verte à enguirlander sans rougir tous les Noëls, c'est autant de sapins coupés en moins chaque année.
Un sapin de Noël qui a connu les dinosaures et qui a vu débarquer James Cook en 1774. Un sapin de Noël devenu l'emblème national du petit confetti de terre perdu dans le Pacifique sud, dont il est endémique et emblématique. Avouez que c'est autre chose que l'indigent sapin Nordmann cultivé en batterie dans le Morvan. Mieux encore, du pin de Norfolk, on fait un très bel arbre de Noël durant les fêtes et une élégante plante verte le reste de l'année.
Mon faux sapin
Le pin de l'île Norfolk n'est pas un pin, mais un conifère de la famille des araucarias. C'est un proche cousin du fameux "désespoir des singes" (Araucaria araucana), avec qui il partage de nombreuses caractéristiques : port colonnaire, branches verticillées regroupées en étages, feuillage étonnant qui tient à la fois de la feuille, de l'épine et de l'écaille. Comme lui, c'est un « arbre relique », dont on a retrouvé des traces fossiles datant de l'ère jurassique. Comme son nom latin l'indique, le pin de Norfolk (Araucaria heterophylla) a la particularité d'arborer un feuillage hétéroclite : les feuilles jeunes sont souples et douces, quand les feuilles plus âgées se transforment en écailles coriaces.
Le conifère d'intérieur
Le pin de Norfolk est l'un des rares conifères qui soit capable de supporter les difficiles conditions de culture en intérieur, en particulier durant la saison hivernale. Endémique de la minuscule île Norfolk, soit 35 km2 de terre perdue au large de l'Australie, il est originaire d'une zone subtropicale où les hivers sont doux et humides, ce qui l'aide à supporter l'atmosphère de nos maisons surchauffées. Encore faut-il veiller à maintenir le terreau humide par un ou deux arrosages hebdomadaires copieux à base d'eau non calcaire (si possible), complétés d'une éventuelle pulvérisation d'eau sur le feuillage. D'avril à octobre, un apport d'engrais mensuel l'aide à subvenir à ses modestes besoins.
Plein pot !
Cultivé en pot, placé non loin d'une grande fenêtre exposée au sud, surtout en hiver, le pin de Norfolk constitue un élégant conifère d'intérieur à la silhouette typique de l'espèce, bien plus gracile et moins austère que celle des pins, des sapins ou des épicéas, car son jeune feuillage aciculaire (en forme d'aiguille), souple et doux au toucher, légèrement retombant, lui confère une belle allure originale. Circonscrit dans un pot, ce géant qui culmine à plus de soixante mètres de hauteur sur ses terres natales peine à atteindre les deux mètres en une dizaine d'années. Une fois qu'il bute sur le plafond, il abandonne sa croissance colonnaire, pour s'étaler en largeur.
Une durabilité vertueuse
Malgré ses caractéristiques propres, le pin de Norfolk est bien un conifère à la silhouette conique typique du genre. Il constitue donc un très bel arbre de Noël, que l'on peut décorer selon le rite. Une fois les fêtes terminées, il reprend élégamment son rôle de plante d'appartement jusqu'à l'année suivante. Un cycle écologique qui ne nécessite pas d'abattage et qui ne génère pas de déchets.