Jardin

Le gattilier, ou l'art de fleurir sous un soleil de plomb

Après un été caniculaire de plus, le constat est malheureusement sans appel : il faut adapter nos jardins au changement climatique. Mais les plantes capables de se passer d'eau, tout en fleurissant abondamment en pleine sécheresse, ne sont pas légion. Le gattilier, qui en a vu d'autres sur ses terres natales arides, est l'une d'entre elles.

A-na-phro-di-siaque. Voilà l'étrange vertu que l'on a longtemps prêtée au gattilier. Au Moyen Âge, les baies de ce prude arbuste que l'on plantait autour des monastères servaient à assaisonner l'assiette des moines afin de les préserver d'éventuelles pensées impures. D'où l'un de ses noms vernaculaires de « poivre des moines », mais aussi, son nom scientifique d'« agnus-castus », littéralement « agneau chaste ». « Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien ».

Un dur à cuire

Le gattilier, ou vitex (Vitex agnus-castus) est un arbuste à feuillage caduc originaire du pourtour méditerranéen, capable de résister aux sécheresses des étés les plus brûlants. Et c'est justement lorsque les conditions sont les plus hostiles, c'est-à-dire de juillet à septembre, qu'il étale son abondante floraison qui consiste en de grandes panicules de petites fleurs bleu-violet, longues de dix à vingt centimètres, agréablement parfumées et très attractives pour les insectes butineurs. Son feuillage, aromatique lorsqu'on le froisse, vert sur le recto et blanchâtre sur le verso, est très découpé et pas dénué d'intérêt esthétique. Après la fanaison, les fleurs se transforment en baies épicées qui, une fois séchées, font un bon succédané de poivre.

Frugalité heureuse

Le vitex développe un système racinaire solide et profond qui lui permet d'exploiter la moindre humidité souterraine. Il n'a besoin ni d'eau, ni d'engrais, et s'adapte à tous les types de sol pourvu qu'ils soient drainants. Rustique jusqu'à -15 °C, résistant aux embruns, il atteint deux à trois mètres de hauteur voire plus. Quand les conditions lui sont favorables, porté par un tronc très ramifié dont l'écorce se desquame et se crevasse avec le temps, il peut atteindre des âges canoniques. D'autant que la plante ne connaît ni insecte, ni maladie susceptible de lui nuire.

Les déclinaisons

Comme souvent, il existe, au-delà de l'espèce type, une gamme de cultivars qui élargissent les possibilités d'utilisation du gattilier. Au niveau des couleurs, outre le bleu lavande caractéristique, on trouve des variétés à fleurs roses (« Pink Pinnacle » ou « Santamaria »), blanches (« Alba », « Silver Spur ») ou bleu vif (« Delta Blue »). Il existe également des cultivars nains (« Blue Puffball ») qui dépassent tout juste le mètre, des variétés à feuillage pourpre (« Flip Side ») et une variété dite « Latifolia », avec des fleurs plus grosses, mises en valeur par un feuillage plus petit.

Que faire du vitex ?

Puisque son feuillage est caduc, il ne faut pas compter sur le vitex pour créer des haies brise-vue permanentes. En revanche, on peut l'inclure dans des haies paysagères, en arrière-plan de massif ou l'utiliser en sujet isolé. Placez-le plutôt en fond de jardin, car sa floraison vive et lumineuse constitue durant l'été un point focal qui attire l'œil et tend ainsi à augmenter les effets de profondeur. Une légère taille d'hiver, non obligatoire, favorisera un port compact et l'abondance de la floraison.

Benoit Charbonneau
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