La tourbe est autant un amendement utile qu'une ressource fossile dont l'extraction contribue à la destruction de biotopes fragiles. Qu'elle soit blonde ou brune, comme la bière, la tourbe est donc à consommer avec modération.
La tourbe est un substrat issu de la décomposition incomplète des débris de végétaux semi-aquatiques (joncs, sphaignes…). On la trouve dans des tourbières, qui sont des milieux humides où la rareté de l'oxygène empêche la dégradation totale des matières organiques. Celles-ci s'accumulent donc très lentement (environ 1 mm par an) en d'épaisses couches fibreuses subaquatiques qui ressemblent, une fois sèches, à du terreau fibreux. En schématisant, on pourrait définir la tourbe comme un « compost aquatique ».
Le produit miracle
Il existe deux types de tourbe. La tourbe blonde est jeune, donc peu dégradée et très fibreuse, acide, pauvre en éléments nutritifs, mais dotée d'un fort pouvoir de rétention d'eau. La tourbe brune, plus âgée et mieux décomposée, est plus riche en minéraux, son PH est neutre et elle est moins fibreuse. Les deux sont utilisées au jardin pour alléger les terres lourdes ou structurer les sols drainant. Elles comptent aussi parmi les composants principaux de la terre dite « de bruyère » et de nombreux terreaux.
La tourbe prend garde !
Exploitées intensivement, les tourbières sont d'abord asséchées, avant que la tourbe n'en soit extraite et broyée. Au rythme actuel où vont les choses, l'épuisement puis la disparition des tourbières, bien trop lentes à se régénérer, est inéluctable. C'est pourtant un écosystème riche, diversifié et rare, qui régule l'hydrologie de régions entières et qui constitue des puits de carbone capables de stocker d'immenses quantités de CO2.
Les alternatives
Le jardinier doit donc s'efforcer de préserver les tourbières en évitant les terreaux contenant de la tourbe et en utilisant au maximum des substituts (fibres de coco ou de bois). Le compost, s'il n'est bien sûr pas équivalent, possède néanmoins de nombreux points communs avec elle.