Au jardin, il y a fourche et fourche. L'une est faite pour retourner le sol alors que l'autre est destinée à attraper la paille ou le fumier. Rien à voir !
Selon la définition du dictionnaire, la fourche est un « instrument à deux dents ou plus, muni d'un long manche, utilisé pour divers travaux, surtout agricoles ». Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas dit grand-chose. Développons donc en précisant qu'il existe deux grands types de fourches et qu'il n'est pas bon d'utiliser l'une pour faire le travail de l'autre… et vice-versa.
La petite râblée
La « fourche-bêche » est un outil à quatre dents utilisé pour retourner le sol. C'est un pendant de la bêche, plutôt adapté aux sols compactés, collants ou caillouteux, car ses dents, solides, larges et pointues, s'y enfoncent plus facilement qu'un fer plat. En revanche, dans les sols sableux qui se désagrègent trop vite entre ses dents, elle n'est d'aucune utilité. Avec son petit manche raide, souvent terminé par une poignée ou un « T » pour faciliter le travail de bêchage, c'est un outil trapu, lourd et résistant, taillé pour l'effort.
La grande élancée
Autre rôle, autre style : la fourche à fumier. Bien qu'ayant elle aussi quatre dents, elle est l'opposé de sa petite sœur. Légère afin de pouvoir éventuellement être portée à bout de bras, ses dents sont plus espacées, plus fines, et son manche recourbé vers la tête est très long. Elle est utilisée pour saisir toute matière organique molle ou ligneuse, dans laquelle la pelle peine à s'enfoncer : fumier, paille, foin, broyat épais… C'est notamment elle qui sert également à brasser les tas de compost qui sont en cours de maturation.
L'avis du pro
Voilà un même nom pour deux outils qui n'ont en commun que leur aspect. Il n'y en a donc pas de concurrence entre eux. En revanche, on peut ajouter à la liste des fourches celle, plus rare, dite « à cailloux », qui sert à épierrer les sols. Sa tête large et lourde, avec près de neuf dents, ne peut servir à rien d'autre que ça.