Contrairement à ce que de nombreux jardiniers pourraient croire, c'est à la fin de l'été que l'on fait les meilleurs semis de gazon. À cette période, en effet, les conditions sont bien plus propices qu'au printemps et garantissent une meilleure installation de la pelouse.
Il n'y a pas que le printemps dans la vie et encore moins dans le jardinage. L'auguste semeur de gazon doit avoir conscience que pour mettre toutes les chances de son côté, il vaut mieux qu'il sème ses graines à la fin de l'été, à l'instar du cerf et de la biche qui, eux aussi, s'aiment au début de l'automne, pendant la période du brame.
L'apparente logique du printemps
Le printemps est la période traditionnellement retenue pour effectuer les semis, y compris bien sûr, celui du gazon. Si l'on observe la nature, il est vrai que c'est le moment où, les températures remontant et les jours rallongeant, les graines germent naturellement. Entre la fin du mois de mars, après que le risque des dernières grosses gelées est passé, et la fin du mois de mai, avant que chaleur et sécheresse ne viennent perturber la croissance de l'herbe, la période est favorable au semis du gazon. C'est donc le moment où les créations de pelouse mais aussi les scarifications et les regarnissages vont bon train.
Les petites embûches
Néanmoins, au printemps, il existe quelques contraintes qui peuvent réduire les chances de succès. Selon les années, il arrive que le sol reste froid assez longtemps et retarde ou perturbe la germination. Un coup de gel tardif peut également tuer des brins trop jeunes. Parallèlement à cela, les graines des plantes sauvages, souvent indésirables, sont en pleine période de germination, ce qui accroit le risque d'envahissement et de concurrence. De plus, selon les espèces, celles-ci sont capables de germer dans des conditions difficiles ou à des températures froides, et ainsi de prendre de l'avance et, à coup sûr, l'ascendant sur le gazon.
Un démarrage facilité
À l'inverse, au mois de septembre, le sol est encore chaud, sans qu'il n'y ait, hormis les zones situées en altitude, de risque de gelée. Bien que les jours raccourcissent et que les températures baissent, les conditions restent donc très favorables à la levée des semences. D'autant plus que les nuits fraîches induisent une humidité matinale très propice aux jeunes brins d'herbe. Les adventices annuelles et vivaces sont pour la plupart en fin de cycle et donc moins conquérantes. Quant à leurs graines, elles sont peu nombreuses à être prêtes à germer.
Gagnant à long terme
Tant que les températures en journée restent au-dessus des 10 °C, l'herbe pousse normalement. Un semis effectué en septembre a donc devant lui plusieurs semaines de croissance en perspective. Autant de temps mis à profit pour croître en hauteur et en largeur, se densifier et étendre son réseau racinaire. Largement installée avant l'hiver, la pelouse sera donc prête à faire face à l'hiver, puis à occuper définitivement l'espace au printemps. Ce gazon, arrivé à pleine maturité, sera par la suite beaucoup plus endurant à la chaleur et à la sécheresse de l'été à venir qu'une jeune pelouse de quelques mois.
Les premiers soins
Les opérations de semis et de préparation du sol restent les mêmes qu'au printemps. Ne cherchez pas à tondre l'herbe avant qu'elle n'ait atteint 8 à 10 cm de hauteur, de manière à ne pas réduire l'expansion du réseau racinaire, indispensable à sa vigueur. Il est par contre très important de ramasser toutes les feuilles mortes qui tomberont sur le jeune gazon durant l'automne afin qu'il ne soit pas étouffé. Un petit apport d'engrais azoté en octobre l'aidera à se renforcer avant l'hiver.
Des ennemis moins intimes
En fin d'été, l'activité des fourmis et des oiseaux, grands amateurs de graines de gazon, se réduit, ce qui limite immanquablement leur prédation.