Dans les petits jardins, sans vouloir être mesquin, il manque toujours de la place. Heureusement, avec quelques effets de perspectives et des aménagements en trompe-l'œil, on peut donner l'illusion que l'espace est plus grand qu'il n'y paraît. Puisqu'on ne peut pas repousser les murs, bernons le regard !
Il existe plusieurs façons d'agrandir un petit jardin. L'une d'elles, mais nous vous la déconseillons, consiste à annexer par la force celui de son voisin. Attila-le-Hun en avait fait sa marque de fabrique. Mais le « Fléau de Dieu » n'avait pas la main verte. Il était incapable de faire repousser l'herbe là où passait son cheval. Un petit semis de gazon, ce n'est pourtant pas compliqué.
Ode à la supercherie
Il est légitime, quand on possède un petit jardin, de vouloir l'agrandir, si ce n'est physiquement, tout du moins en apparence. Ce sont les effets de profondeur et de perspectives qui permettent d'y parvenir, le plus souvent en employant le subterfuge. Le but ? Tromper nos yeux, en faussant les dimensions, en allongeant les distances, ou en biaisant les proportions, de manière à faire croire à notre candide de cerveau que le jardin est plus grand qu'il n'y paraît.
L'inclusion
Puisque le manque de profondeur est l'une des caractéristiques principales des petits jardins, il faut, sitôt que cela est possible, inclure des éléments du paysage extérieur dans le champ de vision. Une colline au loin, une prairie dans le prolongement, sont autant d'éléments qui incorporent le jardin dans un ensemble plus vaste, lui conférant une toute autre dimension. Cela implique parfois d'ouvrir des brèches dans les haies ou les bosquets afin de permettre au regard de voir plus loin.
Les fausses perspectives
Les lignes de fuite guident le regard depuis le point principal d'observation du jardin (terrasse, fenêtre…) et peuvent être accentuées. Si le jardin est entouré d'une haie, taillez-la en pente légère orientée vers le fond. Plus haute au niveau du point d'observation, plus basse d'environ cinquante centimètres dans sa partie arrière, l'inclinaison accentuera l'impression de distance. Une pelouse, plus large devant la maison et plus étroite vers le fond, et des tontes en lignes parallèles à la longueur, allongeront sa silhouette. Un pas japonais menant vers le fond du jardin, constitué d'éléments de moins en moins larges (dalles, poutres…), jouera sur le même registre.
Les proportions
Un subterfuge utilisé dans les jardins japonais, et contre-intuitif de prime abord, consiste à placer deux végétaux identiques à l'avant et à l'arrière du jardin à l'inverse de ce que l'on fait habituellement : le grand devant, au premier plan, et le petit derrière, au fond du jardin. Ce faisant, on augmente artificiellement l'impression de distance. Il faut pour cela que les plantes soient visibles du premier coup d'œil, et de forme, de couleur ou d'aspect remarquables.
Et le reste !
Un point focal placé au fond du jardin afin d'attirer l'œil au plus loin (statue, fontaine, décoration…), des fleurs ou des feuillages de couleurs froides (bleu, violet, gris) en arrière-plan et des couleurs chaudes au premier plan, permettent d'agrandir les perspectives. Des miroirs bien placés créent des profondeurs inexistantes en reflétant les axes, tandis que l'élimination des branches basses ouvre les perspectives.