L'araignée rouge, ou tétranyque tisserand, est une espèce d'acarien qui se développe d'autant plus rapidement que l'atmosphère est chaude et sèche. C'est donc durant l'été que ce ravageur cause ses plus gros dégâts dans le jardin. Il faut alors ouvrir l'œil et agir rapidement afin d'éviter les infestations.
Dans le jardin, l'araignée rouge, comme le touriste sur le bord de mer, s'observe principalement durant l'été, lorsque le thermomètre grimpe. Les mois de juillet et août correspondent donc à leur plus haute période d'activité. Néanmoins, le fait que la reproduction, les éclosions et donc la prolifération soient grandement favorisées par la chaleur n'a pu être constaté que sur l'araignée rouge.
Un nom trompeur
Le terme d'araignée rouge désigne de façon inappropriée un acarien dont le véritable nom est « tétranyque tisserand » (Tetranychus urticae) et dont la couleur (jaune, rouge, orange ou verte) varie selon la plante qu'il parasite. Il s'agit d'un minuscule arachnide, d'à peine un demi-millimètre de diamètre qu'il est difficile de déceler à l'œil nu. On en repère généralement la présence aux minuscules toiles qu'il tisse dans le feuillage ou alors, plus tristement, à ses dégâts. Ce ravageur est relativement courant sur les plantes d'intérieur ou dans les serres chaudes tout au long de l'année, car il a besoin pour se développer d'une atmosphère chaude (au moins 15 °C) et sèche. C'est la raison pour laquelle il n'est actif et ne pose dans les jardins de réels problèmes que durant la période estivale.
De l'art de proliférer
En conditions favorables, chaque femelle tétranyque tisserand peut pondre une centaine d'œufs et jusqu'à sept générations peuvent se succéder durant l'été. En effet, à partir de 30 °C les larves naissent en quatre jours seulement, tandis qu'à 20 °C l'incubation dure plus de trois semaines. Voilà qui explique les infestations fulgurantes durant les périodes chaudes. Il est donc important de surveiller régulièrement les indices qui trahissent la présence d'araignées rouges, car ces acariens qui s'attaquent à de nombreux végétaux en se nourrissant de leur sève peuvent rapidement tuer leur victime si rien n'est fait pour endiguer l'attaque lorsqu'elle est massive. Leurs incessantes piqûres provoquent l'apparition de minuscules taches jaunes ou grisâtres sur le feuillage jusqu'à le colorer entièrement, avant qu'il ne flétrisse et ne finisse par tomber. Faute de pouvoir assurer sa photosynthèse, le pronostic vital de la plante est alors engagé.
La lutte
Il n'est pas très malin de lutter contre les acariens en pulvérisant un produit insecticide (à base d'huiles ou de pyrèthre) car d'une part, ils sont relativement bien protégés à l'abri derrière leurs réseaux de toiles et que d'autre part, on tue par la même occasion les insectes qui se nourrissent de leurs œufs, larves ou adultes comme les coccinelles, la chrysope ou une autre espèce d'acarien Phytoseiulus persimilis (trois prédateurs dont on peut, dans le cadre de la lutte intégrée, acheter des œufs dans le commerce). Il est plus simple de ne pas encourager leur apparition en évitant les engrais trop azotés, et en favorisant un maximum de biodiversité dans le jardin. Tôt le matin, la pulvérisation d'eau sur le feuillage durant plusieurs jours de suite suffit d'ailleurs souvent à les faire déguerpir.