Depuis que nous avons fait débroussailler le fond de notre jardin, celui-ci est envahi par ce que nous avons conclu être du phytolaque. Faut-il s'en débarrasser ?
Un bel étranger
Le phytolaque (Phytolacca americana), également appelé teinturier ou raisin des Amériques, est une plante vivace importée d'Amérique du Nord. Autrefois, ses baies étaient utilisées pour teindre les étoffes et colorer les vins trop clairs. Mais il s'est très vite émancipé des plantations pour coloniser les terrains en friches, les lisières de forêt et les zones déboisées. Il a été aidé dans sa fuite par quelques botanistes qui l'ont l'acclimaté en tant que plante ornementale dans les jardins. C'est vrai que, parvenu à maturité, il déploie, du haut de ses deux mètres de hauteur, un beau feuillage vert et des petits panicules de jolies fleurs blanches, portés par de nombreuses tiges rougeoyantes.
Un étouffant voisin
Avec le temps, l'expansion du phytolaque est devenue problématique. Là où il s'installe, il prolifère, poussé par une croissance extrêmement vigoureuse, et empêche la flore locale de se développer. L'autre problème, non des moindres, c'est que le phytolaque est une plante toxique, tant pour l'être humain que pour la plupart des herbivores, ainsi que les gastéropodes et les vers de terre. De la racine aux feuilles, en passant évidemment par les baies aux faux airs de bonbons, il est potentiellement mortel.
Aux armes citoyens !
Bien entendu, il est impératif d'empêcher l'expansion de cette « peste végétale ». L'arrachage des jeunes plantules est une opération assez simple et donc de rigueur. Celui des plantes adultes est plus ardu, étant donné le volume que prend au gré des ans leur racine renflée. Plutôt que de chercher à tout arracher, il est plus simple de sectionner la plante sous le collet, à dix centimètres sous terre. En parallèle, il faut couper les fleurs avant qu'elles ne se transforment en fruits et ne fassent le régal des oiseaux, qui en dissémineront ensuite les graines par leurs fientes.