Au printemps dernier, M. B. a voulu faire germer les quelques noix qui restaient dans son panier. Sans passer par la case vernalisation, aucune des graines n'a évidemment daigné germer. Erreur fatale !
Précaution naturelle
Après la chute des fruits, les graines de la plupart des arbres sont en dormance au moment où elles se retrouvent sur le sol. Empêcher ainsi la germination immédiate de jeunes plants qui ne résisteraient pas aux froids hivernaux est un moyen de préserver l'espèce. C'est la longue action du froid et de l'humidité de l'hiver qui vont se charger de ramollir les coques et de percer les téguments (peau étanche) pour sortir les graines de leur léthargie. Ce n'est qu'avec la remontée des températures au printemps qu'elles pourront germer tranquillement.
Pas de froid, pas de germe
Les noix de M. B. ont été cueillies à l'automne précédent sur le noyer de son jardin. Destinées à la consommation au gré des besoins, elles ont passé l'hiver dans la maison. Bien au chaud et au sec, les noix n'ont pas connu le long processus de la vernalisation naturelle. Encore en léthargie profonde, il leur a été strictement impossible de germer au printemps suivant, lorsque M. B. les a placées dans des godets pourtant dûment remplis de terreau et scrupuleusement arrosées.
Vernalisation forcée
À défaut de subir les affres de l'hiver pour lever leur dormance, les grosses graines comme les noix, noisettes, amandes, glands, mais aussi les noyaux de fruits, peuvent être « réveillés » artificiellement. Pour cela, on place, en début d'hiver, les semences dans des pots remplis de sable, afin que l'humidité ne stagne pas, que l'on stocke à l'extérieur, à l'ombre d'un mur exposé au nord. Étalées en couches successives, les graines germent naturellement à partir du printemps. On appelle cela la stratification. Une autre solution plus pragmatique consiste à les placer dans le réfrigérateur durant deux à trois mois, puis de procéder à une mise en godet classique ou en terre.