Durant l'hiver, le petit potager de M. H. sert de lieu de stockage aux déchets du jardin. Ce pré-compostage grossier facilite leur gestion et prépare le terrain aux futurs légumes.
Stockage d'hiver
M. H. n'est pas un jardinier acharné, et son potager, de taille modeste, n'est pas un lieu de culture intensif. Aussi, après l'arrachage des derniers légumes d'été, là où d'autres cultivateurs se pressent de planter oignons, ails ou échalotes, et de semer fèves, pois et épinards, de nombreuses parcelles restent-elles libres jusqu'au printemps suivant. Mais plutôt que de laisser la terre nue sur ces planches inoccupées, M. H. y déverse tous les résidus des déchets verts issus de son jardin.
Le grand dépôt
Étalés pêle-mêle en couches de vingt à trente centimètres d'épaisseur, les déchets verts d'automne et d'hiver (feuilles mortes, résidus de tailles, dernières tontes…) recouvrent entièrement le sol. Ce faisant, il est mis à l'abri de l'érosion et du tassement causés par les intempéries. Le paillage grossier fait également office de soupe populaire pour tous les organismes du sol, champignons, vers, insectes ou bactéries, même si durant l'hiver leur activité se réduit. Les parties où subsistent les légumes d'hiver (poireaux, choux…) sont également paillées grossièrement, offrant à ceux-ci une protection contre le gel.
Un sol sans bémol
Au mois de mars, après quatre mois de ce pré-compostage informel, bien pratique pour gérer les déchets verts sans se coltiner les allers-retours à la déchetterie, M. H. découvre le sol. Tous les rémanents sont ratissés sur le côté du potager, vers une petite aire de stockage prévue à cet effet. Ils ont alors perdu deux à trois fois leur volume originel, et les éléments durs ayant ramolli, la transformation en compost est accélérée. La terre meuble et décompactée par l'activité de la pédofaune, recouverte d'une fine couche d'humus, n'a plus qu'à être incorporée au sol par un léger griffage de surface. Les planches sont alors prêtes à recevoir les premiers semis de saison.