Il existe plusieurs centaines d'espèces de mimosas, dont certaines, contrairement à ce que l'on pourrait penser, supportent parfaitement le calcaire. Des espèces calcicoles qu'il faut donc privilégier lorsque le sol n'est pas acide ou neutre. À défaut, il faut se tourner vers un porte-greffe adapté si l'on ne veut pas voir l'arbuste végéter lamentablement.
On est d'accord, avec le mimosa, avant même de parler de nature du sol, il convient d'aborder le délicat problème de sa rusticité. Il est rare en effet que les espèces résistent au-delà de - 8 °C. Autrement dit, en dehors des zones où les hivers sont cléments, afin de pouvoir l'hiverner à l'abri, le mimosa se cultive dans un pot rempli de terreau. Voilà qui règle la problématique de cet article…
L'icône qui cache mille espèces
Dans l'inconscient collectif des jardiniers, le mimosa est incarné par celui dit « des fleuristes », l'Acacia dealbata, dont la variété « Le Gaulois » en représente l'icône absolue. Ses fleurs, son feuillage, sa floraison précoce, ses besoins en culture essentialisent à eux seuls cette vaste famille. Mais la prééminence de cette espèce au détriment de dizaines d'autres provoque parfois des confusions. En effet, tous les mimosas n'ont pas les particularités du Gaulois, à commencer par son aversion notoire pour les sols calcaires.
Un calcaire peu apprécié
En effet, le mimosa des fleuristes n'apprécie que les sols acides ou neutres. C'est là qu'il se révèle florifère et vigoureux, au point d'en devenir envahissant. À l'inverse, lorsque le pH du sol est supérieur à 8, le mimosa végète, et, évolution caractéristique des plantes acidophiles en terre alcaline, son beau feuillage vert jaunit sous l'effet d'une chlorose en fer. Il en va ainsi de nombreuses espèces de mimosas.
Le coup de la greffe
C'est la raison pour laquelle, dans le commerce, on trouve généralement les mimosas greffés sur des pieds d'Acacia retinodes, le fameux mimosa des quatre saisons. L'avantage est double, car en plus d'éliminer les problèmes de tolérance au calcaire, ce sage porte-greffe n'est pas sujet au drageonnage intempestif et à l'expansion trop invasive. En revanche, il est un peu moins rustique, et mieux vaut en pailler abondamment le pied durant l'hiver. Ainsi, avant l'achat d'un mimosa, renseignez-vous toujours sur la présence ou non d'un porte-greffe.
Les autres prétendants
Hormis la greffe, il existe une autre solution pour adapter le mimosa aux sols calcaires : les espèces calcicoles. Elles sont suffisamment nombreuses pour constituer un petit catalogue original. Ainsi le grand Acacia Karoo, le fameux mimosa-acacia des savanes africaines qui se défend de la prédation des girafes en arborant des épines gigantesques. Ou l'A. caven, originaire du Chili, dont la floraison jaune virant sur l'orange à même les branches est très étonnante. L'A. cognata, qui fait partie des mimosas à feuilles étroites, dites « en lacets de chaussure » offre, lui, une silhouette inusuelle. Même apparence foliaire pour l'A. stenophylla, qui arbore de surcroît l'un des rares ports véritablement pleureurs du genre. Sans oublier le « mimosa chenille » (A. longifolia) aux longues fleurs boudinées comme des larves de papillon ou le « mimosa crasseux » (A. howittii) au feuillage certes un peu collant mais au port léger et gracieux. Faites votre choix !