Pour faire propre, M. W. a décidé de couper le lierre avec lequel un chêne biscornu et penché faisait bon ménage depuis de nombreuses années. Et l'arbre est tombé… Erreur fatale !
Tout sauf un parasite
Le lierre n'est pas une liane parasite puisqu'il se nourrit à partir de ses propres racines et qu'il fabrique sa propre photosynthèse. Ses crampons, dont il desserre l'étreinte au fur et à mesure que la circonférence du tronc augmente, n'étranglent pas l'arbre et lui servent uniquement à agripper l'écorce et en aucun cas à sucer la sève. Il se maintient ainsi toujours sous la canopée sans jamais envahir la ramure et le feuillage.
Un bon compagnon
Le lierre est un compagnon bénéfique pour l'arbre : voile d'hivernage antigel protégeant naturellement le tronc, hôtel à insectes auxiliaires, il est aussi pourvoyeur d'une nourriture providentielle pour les oiseaux durant l'hiver, dont les fientes, riches en azote, enrichissent le sol. Il sécrète aussi un exsudat riche en terpène dont les propriétés anti-fongiques contribuent à protéger l'arbre contre la prolifération des champignons pathogènes. On a beau savoir tout ça, on peut malgré tout trouver sa présence inesthétique sur le tronc des arbres.
Un point d'ancrage important
C'était là exactement le point de vue de M. W. qui a voulu séparer un vieux chêne penché de son fidèle lierre. Il a donc coupé les nombreuses tiges de lierre, parfois très grosses, qui enserraient le tronc. Et voilà qu'au premier gros coup de vent hivernal, le chêne vénérable à l'allure insolite s'est déraciné et couché. L'explication est simple : la présence de ce gros lierre assurait à cet arbre soumis à un sérieux porte-à-faux, un soutien complémentaire devenu indispensable. Le poids constitué par le feuillage du lierre, qui avait été laissé dans la ramure de l'arbre, a favorisé une prise au vent démesurée au regard de l'ancrage au sol, qui lui, avait été fortement réduit.