Mme L. a confondu famille et espèce en installant des arbres à papillons pour fleurir généreusement son jardin durant l'été. Résultat, aucune fleur en juillet, mais beaucoup au mois de mars. Erreur fatale !
La précision de la science
La nomenclature botanique est précise lorsqu'il s'agit, pour les spécialistes, de nommer une plante selon son nom scientifique. Un ou deux noms à consonance latine ou grecque, écrits en italique, caractérisent l'espèce, éventuellement suivis par le nom d'une variété qui précisera encore davantage les spécificités de la plante. Ainsi la tomate représente-t-elle l'espèce Solanum lycopersicum, qui se décline en de nombreuses variétés ayant chacune leurs propres caractéristiques : Marmande, Green Zebra, Ananas, Saint Pierre, etc.
L'imprécision vernaculaire
À l'inverse, lorsque l'on utilise les noms vernaculaires, les faux amis et les inexactitudes sont nombreux. Ainsi le lilas se nomme-t-il officiellement « Syringa vulgaris » quand le seringat, qui tire son nom vernaculaire du mot « seringue », se nomme Philadelphius. Quant aux lilas de Californie (Céanothus), des Indes (Lagerstroemia indica) ou d'Espagne (Centranthus ruber), ils n'ont rien à voir avec leur homonyme « vulgaris », en particulier le dernier qui est une plante herbacée vivace et non un arbuste.
Erreur de temporalité
S'étant contentée d'acheter des plantes de la famille buddleiacées, sans chercher à en vérifier l'espèce, Mme L. a fait l'acquisition de six Buddleia officinalis en lieu et place du Buddleia davidii, l'arbre à papillon classique. Ce qui pourrait sembler un détail est en réalité un élément déterminant. En effet, le premier ne fleurit qu'en mars, voire un peu plus tôt dans les régions à hiver doux, tandis que le second se couvre de fleurs de juin à septembre. Pour qui veut fleurir son jardin en été, c'est bien dommage. Petite consolation pour Mme L., si l'espèce Buddleia officinalis est moins florifère que l'espèce type, le parfum de ses fleurs éminemment nectarifères est remarquable.