Le compostage est un art que Mme A. ne maîtrise pas sur le bout des doigts. Lassée des odeurs désagréables et des consistances douteuses, elle est passée au compostage de surface au potager.
Tout un art
Le compostage des déchets de cuisine tels qu'épluchures, fanes de radis et autres trognons de pomme n'est pas chose simple. En effet, toutes ces matières organiques fortement azotées, humides et molles ont tendance à se compacter, ce qui réduit la circulation de l'air dans le tas et favorise la putréfaction. Au lieu de l'humus grumeleux à l'odeur de litière forestière tant attendu, Mme A. se retrouve régulièrement avec une pâte quasi visqueuse et malodorante, totalement inutilisable au jardin. Pour éviter tout ça, il faudrait équilibrer les apports de matières azotées et carbonées, brasser le compost régulièrement, bref, une gymnastique qui ne lui sied guère.
La simplicité même
Mais après quelques recherches, changement de programme, Mme A. s'est lancée dans le compostage de surface, car rien ne semble plus simple. Il suffit d'étaler les déchets sur les planches de culture du potager, entre les rangs, voire, quelques semaines avant la plantation, directement dessus. Évidemment, afin d'éviter que le vent ne les étale ou que les oiseaux et les rongeurs ne s'en délectent, il convient de les couvrir d'un paillage, ou de les enterrer dans une petite tranchée d'une dizaine de centimètres. Et puis c'est tout.
Bon pour tout le monde
Dès lors, plus de brassage laborieux, plus d'histoire d'équilibre entre carbone et azote puisque les apports sont étalés et non plus entassés. Ils se décomposent en présence d'oxygène, sans risque de tassement ou de putréfaction. Au passage, ils font le régal de la pédofaune (vers, bactéries, insectes…) qui se charge de les faire disparaître en un rien de temps. Tous les éléments nutritifs issus de cette fantastique trituration souterraine bénéficient alors entièrement aux plantes, sans pertes inutiles. Végétaux et jardinière, tout le monde s'y est retrouvé.