Si les jardiniers confinés ont tout le loisir de s'occuper de leur potager, la crise du coronavirus a fortement réduit la disponibilité des graines et des plants. Pour un certain nombre de légumes, une solution consiste à se fournir auprès des magasins d'alimentation bio.
En ces temps de pandémie, les jardiniers ont l'inappréciable chance de posséder un jardin, qu'ils ne l'oublient jamais. Avec le confinement et les pénuries, sans doute ressentent-ils, cette année plus que jamais, le besoin de cultiver assidûment leur potager. Seulement voilà, bien que jugés de première nécessité, les graines et plants sont devenus des denrées rares, à la fois sur les sites internet saturés ou dans les jardineries à demi ouvertes, sans parler des foires et des trocs aux plantes annulés. Heureusement, plusieurs fruits ou légumes peuvent être cultivés à partir de plants, de graines ou de noyaux vendus dans les magasins d'alimentation.
Une filière insoupçonnée
Toutes les plantes sont par définition issues d'une graine qu'elles renferment dans leur fruit. Certaines peuvent également se développer à partir d'une partie d'elles-mêmes, le plus souvent leur racine. Il est donc possible de faire pousser, grâce à des fruits ou légumes achetés dans le commerce, de nouvelles plantes qui assureront à leur tour une récolte. Tous les rayons et les étals de primeur sont donc des pourvoyeurs de graines et de semences que le jardinier va pouvoir utiliser pour cultiver son potager. En toute logique, le premier réflexe à avoir est de se tourner vers les magasins d'alimentation bio.
De la racine à la plante
Il est facile et très économique d'utiliser les pommes de terre, les patates douces ou les topinambours du commerce pour se fournir en plants. En les étalant dans un endroit lumineux, sec et ventilé, les premiers germes apparaissent rapidement lorsque les effets des produits anti-germinatifs s'amenuisent. En découpant le tubercule en autant de morceaux qu'il y a de germes sur celui-ci, on obtient rapidement de nombreux plants prêts à planter. C'est encore plus simple avec la chayotte, les crosnes ou le gingembre, qu'il suffit de mettre dans un pot rempli de terreau humide ou en pleine terre, tels quels, au début du mois de mai, pour obtenir une plante productrice.
Les graines sans dormance
Dans l'absolu, il est possible de faire germer n'importe quel légume-fruit (poivron, aubergine, tomate, courgette, courge, piment, melon, pastèque, physalis, etc.) à partir des graines que l'on y trouve. Ces légumes étant pour la plupart d'origine tropicale, ils n'ont pas besoin d'être exposés à une période de froid pour lever leur dormance, comme c'est le cas des noyaux et des pépins de fruit (cerise, pêche, pomme, poire). Il n'y a donc qu'à récupérer les graines, les laver pour éviter le pourrissement et les faire sécher quelques jours avant de pouvoir les semer.
Les limites de l'exercice
L'utilisation des fruits et des légumes du commerce se heurte cependant à quelques inconvénients avec lesquels il faudra faire contre mauvaise fortune bon cœur. D'abord, le choix des variétés est très limité, voire inexistant. Privilégiez les petits producteurs de variétés anciennes qui pourront vous renseigner sur ce sujet. Il faut en effet éviter les légumes de variétés F1 qui ne sont certes pas stériles, mais dont les caractéristiques génétiques ne sont pas fixées. Leurs graines risquent de donner des légumes différents de ceux que vous aurez achetés, à la qualité gustative douteuse. Enfin, les potentiels phénomènes d'hybridation chez les cucurbitacées peuvent vous réserver des surprises à la mise à fruit…
Des semenciers ou rien
Malheureusement, pour tous les autres légumes, feuilles (salades, poireaux, blettes) ou racines (betteraves, carottes, oignons), vous ne pourrez rien obtenir dans les commerces alimentaires, car ils sont vendus avant la montée en graines.