Avides de sève fraîche, les pucerons fondent en colonies sur les jeunes pousses de printemps, aux tissus tendres et faciles à transpercer. Face à ces razzias, plusieurs possibilités s'offrent au jardinier pour contrer l'offensive, de la moins coercitive à la plus agressive.
Leur profil ? Une bande d'insectes minuscules à la reproduction parthénogénétique très rapide. Leurs victimes ? De jeunes pousses de l'année pas encore lignifiées, bien tendres et gorgées de sève. Leur mode opératoire ? La piqûre et la succion, grâce à leur rostre suceur de sève. Leurs dégâts ? Inhibition de la croissance, perte des fruits ou des fleurs, déformation du feuillage, fumagine, transmission de maladies. Mais que faire contre les pucerons ? Ceci ne dépend que de vous…
Le choix des armes
Il existe plusieurs manières de faire face à une attaque de pucerons. Selon que votre profil est celui d'un interventionniste ou d'un contemplatif, que votre obédience est pro-bio ou pro-éradicative, il y a forcément une méthode qui siéra le plus à votre humeur.
L'insecticide à base de pyréthrine
Ce produit estampillé bio, élaboré à partir d'une substance végétale, est totalement biodégradable. Cela n'en reste pas moins un puissant insecticide qui attaque le système nerveux des insectes et règle les problèmes instantanément. Efficace dès lors qu'il rentre en contact avec sa cible, il a l'énorme inconvénient de tuer tous les insectes qui passent à sa portée, qu'ils soient ravageurs ou auxiliaires.
La préparation naturelle insecticide
De nombreuses préparations naturelles sont censées constituer de bons insecticides bio, telles que la macération d'ail ou de piment, l'infusion d'absinthe, de santoline, de menthe, d'ortie ou de tanaisie, la décoction de consoude et le purin de fougère, d'absinthe ou de saponaire. Elles posent cependant la question de la disponibilité des ressources et du temps de préparation pour le jardinier. Si les infusions sont très rapides à concocter, les purins requièrent près de trois semaines, ce qui demande un minimum d'anticipation.
Le savon noir
Vite préparé, inoffensif pour l'environnement et efficace, le savon noir est un excellent insecticide qui asphyxie les insectes en les engluant. Avec une cuillère à soupe de savon pour un litre d'eau, on obtient illico presto un produit à pulvériser matin et soir pendant deux à trois jours d'affilée. Toutefois, les attaques de pucerons peuvent provoquer l'enroulement des feuilles sur elles-mêmes, ce qui met hors de portée du savon la plupart des fauteurs de troubles.
Les œufs de prédateurs
On peut commander dans le commerce des œufs de chrysope ou de coccinelle, qui sont des prédateurs naturels du puceron. Une fois réceptionnés, déposés sur les feuilles et éclos, les œufs libèrent des larves affamées qui éradiquent à coups de mandibules. Le problème est qu'il y a toujours un délai incompressible entre le jour de la commande et celui de la date de réception.
L'amputation
À condition que le geste n'ait pas pour conséquence de supprimer la floraison ou la fructification, on peut en quelques coups de sécateurs supprimer des centaines de pucerons en taillant l'extrémité des rameaux infestés et réduire ainsi prestement une infestation.
Le laisser-faire
Plaie de puceron n'étant pas mortelle, du moins dans l'immédiat, une méthode consiste à tenir ses nerfs et laisser faire la nature. Il n'est pas rare que dans les jours qui suivent une attaque, des coccinelles viennent pondre leurs œufs sur la plante et que le problème se résolve ensuite de lui-même en quelques jours.