Chaque année, je suis obligé de semer une nouvelle prairie fleurie. Pourquoi ne se ressème-t-elle pas naturellement ?
La prairie fleurie est une alternative intéressante au gazon traditionnel. Elle fleurit une grande partie de l'année et libère le jardinier de la corvée de tonte. De plus, elle attire et accueille une faune variée qui participe à renforcer les équilibres naturels dans le jardin. En effet, les insectes butineurs sont également des pollinisateurs qui accroissent les taux de mise à fruit. En outre, nombreux sont aussi parmi eux, à l'état de larve ou d'imago, des prédateurs d'insectes nuisibles.
Une gestion simple
La prairie ne nécessite aucun entretien particulier, si ce n'est un arrosage plus ou moins fréquent selon les espèces qui la composent, et un fauchage unique en fin de saison. En théorie, si la tonte intervient suffisamment tard après que les dernières fleurs sont montées en graines, celles-ci, en tombant par terre, vont pouvoir germer au printemps suivant. Dans la réalité c'est rarement le cas car les espèces sont très souvent sélectionnées parmi des hybrides élaborés dans le but de fournir les fleurs les plus belles et les plus grosses possibles. Or, ce type d'hybrides est généralement stérile, ce qui empêche le semis spontané et la perpétuation naturelle de la prairie. De plus, certaines espèces sont exotiques et ne sont donc pas adaptées à la germination sous nos climats.
Une gestion raisonnée
Si l'on veut rentrer dans le cercle vertueux d'une prairie pérenne, il est important de veiller à la composition du mélange de semences. Il est nécessaire d'installer des espèces rustiques et indigènes, en écartant les variétés à grosses fleurs ou à fleurs doubles, d'autant qu'elles sont souvent pauvres en nectar ou en pollen (pauvres insectes !). Mais les compositions exactes des mélanges étant rarement indiquées précisément, mieux vaut composer soi-même son mélange avec des variétés botaniques, sans doute moins colorées ou florifères, mais bien plus adaptées au semis spontané.