Puisque c'est à l'automne que l'on plante les bulbes de printemps, c'est aussi à cette période que, généralement, on les achète. Or, pour que ces « beaux au bois dormant » s'éveillent en majesté au printemps suivant, il faut les choisir avec soin. Car dans la grande foire aux bulbes du commerce, tout n'est pas forcément bon à prendre.
Le bulbe le plus précieux du jardinier est, de loin, celui de son rachis. Réjouissons-nous qu'il n'ait pas à le choisir, car nul doute que selon les critères en vigueur dans les jardins, ce bulbe rachidien, mou et visqueux, aurait d'emblée été mis au rebut. Privé de cette jonction entre moelle épinière et encéphale, notre ami des plantes n'aurait pas tardé à partager avec ces dernières un état pour le moins végétatif.
Tout est dedans
Le bulbe est, en botanique, le résultat d'une stratégie de survie adoptée par les plantes qui se mettent en repos végétatif dès la fin de floraison, afin de limiter leurs dépenses d'énergie. Elles concentrent toutes leurs réserves dans ce petit organe, qui, n'ayant plus besoin d'eau ou d'éléments nutritifs, devient inerte. On peut alors le sortir de terre et le manipuler sans grande précaution. C'est sous cette forme, très facile à stocker et à présenter, qu'il est vendu dans les jardineries.
Une stratégie gagnante
Par commodité, on englobe dans la définition du bulbe toutes les formes végétales d'organes de réserves souterrains que sont aussi les cormes (anémones), rhizomes (iris), tubercules (oxalis) et oignons (ail d'ornement). Tous ces « bulbes » de printemps se mettent au repos avant le début de l'été, une période particulièrement dispendieuse en énergie, pour ne réapparaître qu'au printemps suivant. Le véritable redémarrage de la végétation, qui commence par l'émission des nouvelles racines, a lieu vers la fin de l'automne. D'où l'intérêt de les planter à ce moment-là.
Les critères de qualité
Vendus le plus souvent en lots, dans des sachets ou des sacs de toile, les bulbes craignent par-dessus tout l'humidité chaude, qui les fait moisir, puis pourrir. C'est de loin le premier critère à prendre en compte lors de l'achat. Tous les bulbes mous, légers ou humides, présentant des taches et des signes de moisissure doivent donc être écartés. Il faut qu'ils soient au contraire secs, lourds, sans départ de végétation, et qu'ils restent fermes sous la pression des doigts. En revanche, une peau qui se détache n'est pas un signe de mauvaise santé.
Une affaire de calibre
La taille du bulbe, que l'on nomme « calibre », est également un critère de choix. Il conditionne la vigueur de la plante, car il est corrélé à son âge. Ainsi plus un calibre est élevé, plus la floraison est généreuse et la plante vigoureuse. Choisissez donc les calibres les plus gros, sachant bien sûr que leur prix augmente en conséquence. Le calibre s'exprime en centimètres et correspond à la circonférence du bulbe. Un sachet de bulbes de tulipes calibré « 12/14 » indique que leur circonférence est comprise entre 12 et 14 cm. L'indication « 14 + » garantit que tous les bulbes sont supérieurs ou égaux à 14 cm. Bien sûr, chaque espèce a ses propres standards de taille qu'il convient de connaître. Ainsi un bulbe de perce-neige de calibre 5 est-il tout aussi bien proportionné qu'une amaryllis de calibre 30.