Les premiers semis de tomates peuvent être effectués à chaud, environ huit semaines avant le repiquage, c'est-à-dire bientôt. Mais avant de s'élancer faut-il encore savoir quels types de tomates on veut semer. Surtout que le choix de la variété n'est pas qu'une histoire de saveurs. Ce serait trop simple.
Jardinier(e)s, gourmand(e)s et cuisinier(e)s ne sont parfois qu'un seul et même individu, mais ils n'ont pas forcément les mêmes attentes. En termes de tomate, le sujet est sensible. En cuisine, on parle qualité de chair et tenue à la cuisson, à table de goût et de fermeté, tandis qu'au potager, on jauge précocité et productivité. Les préoccupations des uns ne sont pas celles des autres. Voilà pourquoi si l'on ne veut pas souffrir de graves troubles dissociatifs de l'identité, il ne faut pas cultiver une mais plusieurs variétés de tomates, afin de satisfaire la multitude qui est en nous.
Des « sous-espèces » dans l'espèce
Une espèce horticole, comme la tomate, est définie par des caractéristiques générales qui permettent de ne pas la confondre avec un chou de Bruxelles. La variété est une déclinaison de l'espèce, le plus souvent issue de croisements, possédant des particularités complémentaires qui lui sont propres. Chez la tomate, la variété influe sur des critères très variés qui vont bien au-delà de sa saveur, une notion par ailleurs purement subjective. Pour le jardinier débutant, un catalogue de semencier avec soixante-dix variétés référencées, est une jungle impénétrable. Prenons une machette, et tâchons d'y voir plus clair.
Influentes variétés
On peut classer les tomates selon de nombreux critères qui s'entremêlent :
- la précocité : grossièrement calculée en nombre de jours après la mise en terre, la précocité évalue la rapidité de la plante à produire ses fruits. Dans les régions à saison courte, les tomates précoces sont à privilégier.
- le port déterminé ou indéterminé : les premières ont un cycle végétal court assurant une production précoce et simultanée de tous les fruits. Ce sont les tomates recommandées dans les régions à saison courte (production précoce) ou pour la préparation des coulis (production massive synchrone).
- le gabarit : les tomates se déclinent en de nombreux calibres, depuis le plus petit (groseille), jusqu'au plus gros (supersteak), en passant par les cerises, cocktail et les fruits moyens.
- la couleur : outre le rouge, il existe de nombreux coloris de peau et de chair : orange, vert, jaune, rose, noir et même bleu (en vérité violet) ou blanc crème.
- la résistance aux maladies : c'est principalement le mildiou, plaie endémique du plant de tomate dont on cherche à se prémunir avec des variétés tolérantes : il s'agit le plus souvent de variétés F1, issues d'hybridations artificielles : Pyros, Fandango, Maestria…
- l'adaptabilité aux conditions de culture : critère primordial mais difficile à certifier, la compatibilité de la variété aux spécificités du jardin : type de terre, climatologie, exposition…
Un joyeux mélange
Avec cette multitude de critères imbriqués, il est impossible de trouver la perle rare qui cochera toutes les cases. Il est donc recommandé de planter différents types de tomates afin de répondre à différents besoins : des tomates cerises, des précoces, des tomates à cuire, des tomates résistantes, etc.